La Chambre de commerce et d’industrie de Tunis tient, mercredi 5 décembre son rendez-vous annuel, désormais incontournable, de la franchise. Plusieurs représentants de franchises et franchisés sont présents à l’hôtel Laico de Tunis, sans oublier des représentants du ministère du Commerce.

Pour cette 8ème édition, la CCI Tunis a modifié et le format et le lieu.

D’abord, les précédentes éditions se déroulaient sur deux jours avec des panels de discussion. Cette année, la Chambre a opté pour un forum plus à même de discuter des axes stratégiques de la franchise qui se déroule sur une seule journée.

Pour ce faire, la CCIT s’est associée avec l’Association tunisienne de la franchise (ATF) et avec le soutien du CLDP (relevant du département américain au Commerce et représenté par Marianne McManus) et du Middle East Partnership Initiative (MEPI).

D’ailleurs, dans son allocution d’ouverture, le président de la CCI de Tunis, Mounir Mouakhar, n’a pas manqué de les remercier pour leur soutien.

Evolution des slogans

Par la suite, M. Mouakhar a rappelé les étapes franchies depuis la première édition du Salon Tunis – Medfranchise. Il dira que «… nous avons opté pour plusieurs slogans pour attaquer tous les aspects relatifs à la franchise afin de vulgariser ce nouveau concept et modèle économique, tout en suivant son développement sur le plan national allant…». Ces slogans vont de “la franchise : un concept gagnant-gagnant“ à “la franchise : Ton prochain patron c’est toi“, en passant par “la franchise pour contribuer à relever les défis de l’Emploi“, “Franchising : a model for success“, “Franchising : A Bright Future“, “Franchising : a new Economic Future“.

Un concept qui se cherche encore

Cependant, en dépit de 7 éditions organisées par la CCI Tunis, Mounir Mouakhar considère encore, qu’«en en 2018, la franchise est encore peu développée en Tunisie, surtout une franchise tunisienne, un brand tunisien», et ce même s’il y a eu en la matière quelques progrès.

Autant dire que la Chambre continuera sur sa lancée, avec l’objectif principal de développer un véritable «made in Tunisia capable de voyager partout dans le monde», promet M. Mouakhar.

Il concède du reste que «nous ne pouvons pas négliger que la franchise a gagné chaque année du terrain dans l’environnement économique national. Plusieurs réseaux nationaux ont ainsi été créés par des groupes tunisiens, mais il reste beaucoup à faire».

Parmi les groupes tunisiens qui ont développé leur franchise, le président de la CCI Tunis cite entre autres El Mazrâa (avec 137 points de vente), Masmoudi (11 boutiques en Tunisie et en France), Gourmandise (une dizaine), Ecolav, et bien d’autres enseignes tunisiennes qui ont démontré le succès de ce concept et que l’impossible n’est pas tunisien.

Mais nonobstant ces quelques réussites, Mounir Mouakhar, qui veut toujours plus et mieux, estime que «la franchise en Tunisie demeure très modeste, à cause du manque d’informations sur les modalités de son exercice».

Donc, «un long chemin reste encore à faire pour développer la franchise en Tunisie, d’où la nécessité de réviser la loi régissant la franchise et surtout de vulgariser le concept de cette activité auprès des jeunes diplômés tunisiens de l’enseignement supérieur pour ancrer l’esprit de l’entrepreneuriat».

Une réglementation à revoir

La question réglementaire est primordiale dans l’installation d’une franchise, souligne-t-il, rappelant que «la loi régissant la franchise autorise sans restriction les marques nationales tous secteurs confondus».

Et de rappeler que «pour l’installation d’une franchise étrangère et selon l’arrêté du ministre du Commerce du 28 juillet 2010, les franchises étrangères acceptées de droit et sans demande d’autorisation préalable sur le territoire tunisien doivent se développer exclusivement dans 26 secteurs».

Entre temps, il y a eu la création, en 2010, l’Association tunisienne de la franchise, dont la mission est de veiller au développement de la franchise en Tunisie.

Depuis fin 2015, explique le président de la Chambre de commerce de Tunis, l’ATF a mis en place un code qui vise à fixer les bonnes pratiques en franchise en  s’inspirant de son homologue française, notamment pour tout ce qui concerne les définitions de la franchise, les droits et devoirs des franchisés et des franchiseurs, etc.

C’est dans cet esprit que le président de la CCI Tunis appelle à «l’organisation de cycles de formation pour les start up et les jeunes diplômés, non seulement pour connaître en profondeur et minutieusement le process d’installer un projet en franchise mais également pour savoir les principes de bases de la création d’un label, d’un brand».

Un modèle sûr et à moindre risque

Les chiffres en la matière à l’international lui donnent raison. En effet, plusieurs statistiques économiques ont démontré que le modèle économique de la franchise est un modèle sûr et à moindre risque par rapport à d’autres concepts économiques classiques.

Pour appuyer ses dires, M. Mouakhar cite une de la Fédération française de la franchise (FFF) publiée en 2016 sur l’impact de la franchise Diagnostic & Systems. Selon cette étude, l’Europe est le premier continent en termes de franchises, avec 13.000 franchises (la France à elle seule compte 1.834 franchiseurs pour 69.483 franchisés et un chiffre d’affaires de 53,38 milliards d’euros), suivie de la Chine (4.000), des Etats-Unis d’Amérique (3.000), du Brésil (2.426), du Canada (1.200) et de l’Australie (1180).