Le pays est plombé par les rigidités en tous genres. Pour desserrer ces contraintes une seule solution : aller vers les réformes de rupture pour un meilleur environnement d’affaires.
Taieb Bayahi, président de l’IACE ouvrait le bal aux journées de l’entreprise, en présence du chef du gouvernement. Délicate mission. Il lui revenait de donner le ton autour d’un thème que la classe politique de tradition a toujours cherché à éluder : l’agenda des réformes. Avec de propos mesurés, mais un message tranchant, il affirme qu’il faut donner à l’entreprise l’environnement de sa réactivité. C’est clair, net et précis.
Continuer avec un tableau lui-même de fracture entrepreneuriale ?
Taieb Bayahi a sorti l’artillerie lourde. Il a égrené les contre performances du système. Son intention n’était pas de froisser son hôte de marque. Mais de tirer la sonnette d’alarme. Il y a péril en l’économie. La croissance traîne les pieds à 2,5%. Les salaires de la fonction publique dévorent 40 % du budget, ce qui représente 15 % du PIB. Le déficit commercial est à son plus haut. Les réserves de change sont à 87 jours d’importation soit moins que l’étiage convenu qui est de 90 jours. Ajouter à cela le relèvement du prix de l’énergie. Et si on prend en compte l’instabilité politique ainsi que l’effervescence sociale, on a un tableau qui va dans le sens de la fracture de la charte entrepreneuriale. Une solution salutaire : Donner des forces au secteur privé.
Les quatre terrains minés
Il s’agit de provoquer un choc de confiance. Les pistes de réformes ont été recensées : La politique monétaire, la fiscalité, le code du change et le code du travail. En clair, il faut aller ou du moins se rapprocher de la convertibilité totale du Dinar, baisser la pression fiscale, décréter la flexisécurité et détendre les taux d’intérêt. Voilà, tout est là. L’IACE a mâché le travail. Il reste à aller au charbon. On a déjà raté une première occasion rappelle Taieb Bayahi. En 2015 à l’issue des législatives, il fallait amorcer ce chantier. Faut-il attendre 2019 et une nouvelle assemblée pour s’y atteler ? L’IACE s’inquiète.
L’Institut a pris le taureau par les cornes. Il a sollicité un débat national sur la manière de lutter contre l’inflation. Depuis deux ans, il a, en partenariat avec la BCT élaboré une série de résolutions à l’effet d’améliorer la politique monétaire. Mais les choses tardent. Il faut pourtant y aller dira-t-il whatever it takes, selon l’expression consacrée du gouverneur de la BCE, Mario Draghi.
Ali Driss