La Sonede se prépare au lancement d’un projet d’envergure d’approvisionnement en eau potable, moyennant un investissement de 150 millions de dollars (l’équivalent de 440 millions de dinars- MD), lequel sera cofinancé par la Banque Mondiale (BM) et la Banque Européenne d’Investissement (BEI).
Le directeur central des études à la Sonede, Abderraouf Nouicer, a souligné, lors d’une rencontre, organisée vendredi, que ce projet, qui sera fonctionnel en 2022, permettra, essentiellement, de subvenir aux besoins du Grand Tunis en eau potable, surtout que les études montrent qu’avec l’entrée en service du port financier (qui sera implanté à Raoued, gouvernorat de l’Ariana), en 2022, un déficit en eau sera enregistré.
“En 2022, la demande en eau potable du Grand Tunis et du port financier s’élèvera à 9 m3/seconde, alors que nos installations actuelles nous permettent de produire environ 8,4 m3/seconde. Il s’agit là d’un déficit de l’ordre de 65 mille m3/jour en 2022 et qui atteindra les 500 mille m3/jour en 2035 “, a-t-il noté.
Pour ce qui est du financement de ce projet, Nouicer a fait savoir que la BM a proposé d’adopter un nouvel instrument financier, à savoir le Programme Pour les Résultats (PPR), lequel conditionne tout décaissement de tranches de prêt par l’avancement de réalisation du projet.
Il a estimé que le décaissement du prêt sera probablement lié à l’augmentation de la tarification de l’eau, surtout que la Sonede est déficitaire depuis 2008, et que le projet vise à garantir la viabilité financière de la société.
En fait, a-t-il précisé, ce projet regroupe plusieurs composantes, dont la plus importante est la construction d’une station de traitement d’eau à Bejaoua (gouvernorat de Manouba) dotée d’une capacité de production de 4 m3/seconde d’eau potable, et son raccordement au réseau de la Sonede.
Une autre composante consiste en la réhabilitation de deux stations de traitement de Ghedir Guellala, qui approvisionnent le Grand Tunis en eau potable, afin d’éviter les interruptions de service, améliorer le processus de traitement de l’eau et augmenter la capacité de production.
Il prévoit, en outre, la réduction des pertes d’eau dans la région du Grand Sfax, moyennant des investissements de 60 MD. Une multitude d’actions seront engagées, dont le changement de 45 mille compteurs d’eau bloqués et le remplacement de 100 km de conduite d’eau.
La quatrième composante du projet est la construction d’une station de dessalement d’eau dans la région de Ksour Essaf (gouvernorat de Mahdia), d’une capacité de 100 mille m3/j, extensible à 200 mille m3/jour. Cette station, qui sera réalisée dans le cadre d’un partenariat Public-Privé, permettra de renforcer les ressources en eau dans les régions du Cap Bon, du Sahel et de Sfax.
La dernière composante concerne la mise en place d’une stratégie de réforme de la Sonede, sur la période 2018- 2023, avec pour finalité d’améliorer le système d’information de la Société, de renforcer la qualité de ses services et de garantir sa viabilité financière.