Les députés ont rejeté, samedi 8 décembre, la proposition d’amendement de l’article 10 de la loi de finances pour l’exercice 2019, concernant la suppression du Fonds El Karama (de la dignité) et du transfert du reste de ses ressources au profit des familles démunies. L’article 10 a été adopté dans sa version originale, à savoir la suppression du Fonds de développement des autoroutes seulement.
Intervenant au cours de la séance plénière tenue samedi, au Bardo, le député Mongi Harbaoui a souligné que la mobilisation des financements du budget de l’Etat pour l’exercice 2019, au profit du Fonds El Karama, ainsi que la réservation des montants restants des dons et financements étrangers sont une atteinte à la dignité du peuple et la souveraineté de l’Etat.
Il a rappelé que la décision de création du Fonds El Karama remonte à 2013 et devait profiter au parti Ennahdha. Et d’ajouter que le ministre des Finances de l’époque de la Troïka, Houchine Dimassi, avait déclaré que les dédommagements du Fonds s’élèvent à 5,4 milliards de dinars, au profit de 30 mille employés de la fonction publique et des centaines de milliers de citoyens.
Harbaoui a expliqué, par ailleurs, que la création et l’annulation de comptes spéciaux dans la trésorerie de l’Etat se décident dans le cadre de la loi de finances, et ce conformément à la loi organique du budget.
De son côté, Samir Dilou a souligné que les chiffres avancés concernant les ressources du Fonds El Karama sont faux et manipulés. Il s’est interrogé sur la proposition de certaines parties politiques de supprimer ledit Fonds, en cette période, car cela aurait pu être fait en 2013.
A noter que l’Assemblée des représentants du peuple a adopté, au cours de la matinée du samedi, les 12 premiers articles du projet de la loi de finances pour l’exercice 2019.