Le ministre des Finances, Ridha Chalghoum, a annoncé, jeudi 13 décembre, le lancement de la plateforme “TARTIB” consacrée à la programmation des projets publics selon la priorité et le rendement.

Tartib vise l’orientation des projets publics selon le mécanisme de développement régional, l’économie numérique, le développement de la valeur ajoutée, l’accélération du rythme de croissance, la réduction des disparités régionales et le développement de l’intégration sociale, a expliqué le ministre.

Intervenant au cours d’une conférence sur l’opérationnalisation du cadre unifié pour l’évaluation et la gestion des investissements publics, Chalghoum a ajouté que cette plateforme permettra de résoudre les problèmes immobiliers qui bloquent l’achèvement des projets publics et des études techniques et environnementales, en faisant participer tous les ministères.

La chef du Comité du développement sectoriel et régional, Belgacem Ayed, a, pour sa part, indiqué que la plateforme, qui sera opérationnelle en 2019, favorisera la réalisation de projets programmés dans le cadre du Plan de développement et qui seront réalisés en 2020.

Ayed a souligné l’importance de cette plateforme, qui constitue une des plus importantes réformes réalisées par le ministère du Développement, et visant à mettre en place un cadre unifié d’évaluation et de gestion des investissements publics. L’objectif, a-t-il précisé, est de développer l’utilisation du budget.

Le représentant-résident à Tunis de la Banque mondiale, Tony Veheijen, a précisé que son institution fournira l’appui technique pour développer cette plateforme en vue de garantir le meilleur choix des projets à réaliser.

Il a dans le même souligné la Tunisie a un besoin pressant de réaliser des investissements publics liés notamment à la santé, l’éducation et à l’infrastructure, dans une conjoncture caractérisée par la baisse des ressources budgétaires de l’Etat.

Il a souligné que la plateforme Tartib permettra d’identifier la méthode de financement des projets publics, soit à travers le budget de l’Etat ou à travers le partenariat public privé (PPP), ou bien par le biais des investissements étrangers.

Il s’agit en outre de réduire les crédits dédiés à la réalisation de ces projets et d’examiner les crédits programmés.

Pour le responsable, les entraves qui retardent la réalisation des projets publics, concernent principalement le manque de préparation de l’administration tunisienne à appliquer les nouveaux mécanismes relatifs à l’évaluation des projets en termes économique, environnemental et social.

Ousmane Kolie, spécialiste principal en finances publiques au groupe de la BM, précisera pour sa part que son institution assurera, durant deux ans, l’appui technique au projet de la plateforme Tartib, et ce à partir de février 2019.

Au cours de cette période, l’appui technique concernera l’accompagnement sectoriel, l’ouverture sur les investissements réalisés en partenariat entre les secteurs privé et public, ainsi que la mobilisation de près de 2,5 millions d’euros pour renforcer les travaux de la Commission nationale chargée de l’octroi des autorisations des projets publics.

Cette conférence est organisée à l’initiative du ministère du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, en coopération avec la BM, et en présence des représentants des institutions financières régionales et internationales, des ministères, des organisations nationales ainsi que des représentants de la société civile et des experts.