Pour sa première production, le Centre d’art dramatique et scénique de Kasserine a choisi de traiter la contrebande, un phénomène qui ronge la région du sud et sa jeunesse.
Jouée à l’espace El Teatro, jeudi, dans le cadre de la section parallèle de la 20ème édition des Journées Théâtrales de Carthage (JTC), ” Contrebande ” de Taieb Mlaiki dénonce les ravages de la contrebande et le commerce parallèle dans la société en particulier dans le sud du pays.
A travers un décor sombre, une musique apocalyptique, une odeur de carburant, et des visages cachés derrière un maquillage noir et blanc, Taieb Mlaiki s’emploie à mettre en scène l’univers impitoyable d’un monde caractérisé par la violence, la cupidité, l’absence d’humanité et la mort.
Interprétée par des acteurs issus de la région de Kasserine à savoir Riadh Missaoui, Alid Khadhraoui, Karim Rouafi, Jamai Al Maamari, Chaima Mbraki et Sami Amri, la pièce ” Contrebande ” se veut un miroir du quotidien d’une population régie par la peur où ” pour vivre il faut arrêter de rêver “.
Même si dans le synopsis, l’action se déroule dans les années quatre-vingt-dix dans une usine désaffectée où “Si Cherif” un personnage présent absent gère avec une main de fer les activités de la contrebande avec la complicité de sa femme et de ses ouvriers, ” Contrebande ” reste dans son traitement au niveau du texte et de la mise en scène une pièce contemporaine. La contrebande ou ” la machine ” comme la nomme les ouvriers s’alimente du côté sombre de la nature humaine. Ainsi quand le pouvoir de ” Si Cherif ” s’effrite face aux conflits entre les tenants de ce commerce, la machine de la contrebande ne tombe pas et continue à prospérer grâce au maintien de la peur, de la corruption et la montée de nouveaux chefs.