Le président de la Commission arbitrage et réconciliation de l’Instance Vérité et Dignité (IVD), Khaled Khrichi, indique que le nombre des requêtes réceptionnées par ladite Commission s’élève à 25.998 requêtes dont 21.177 portant sur des violations aux droits humains et 2.517 concernant des dossiers de corruption financière et administrative.
Animant un atelier de travail sur le thème “Quelle réconciliation nous voulons?”, organisé dans le cadre de la conférence de clôture des travaux de l’IVD, samedi 15 décembre, Krichi a ajouté que l’Etat a transféré 685 dossiers de corruption financière et administrative devant la justice et a raté l’occasion de mettre à profit le mécanisme d’arbitrage et de réconciliation qui aurait pu lui permettre le recouvrement des fonds détournés.
L’Etat a rejeté 1.000 dossiers soumis par la Commission arbitrage et réconciliation, a-t-il précisé, ajoutant que chaque dossier n’ayant pas été traité comme il se doit par les structures compétentes a été transféré devant la justice.
Il recommande la mise en place d’un cadre législatif rigoureux permettant à l’Etat de recouvrer les avoirs détournés.
Pour sa part, le représentant de l’Instance équité et réconciliation (IER) du Maroc a estimé que les attentes par rapport à l’expérience tunisienne ont été très élevées, d’où, a-t-il dit, la forte pression exercée sur l’IVD et les conditions difficiles dans lesquelles elle a travaillé en comparaison avec l’expérience marocaine.
De son côté, le représentant de la Commission vérité justice et réconciliation (CVJR) du Mali, a souligné l’importance de l’expérience tunisienne dans l’instauration de la justice transitionnelle, relevant que l’expérience malienne a axé son action sur la réhabilitation des victimes et la préservation de leur dignité. La Commission malienne considérant que cet objectif était beaucoup plus important que de punir les auteurs de violations aux droits humains.