Les travaux de la conférence de clôture de l’Instance Vérité et Dignité (IVD) se sont poursuivis samedi 15 décembre en ateliers de réflexion.
Les participants au débat organisé par l’atelier de préservation de la mémoire ont insisté sur le besoin d’une structure sauvegardant la mémoire des violations connues sous la dictature.
Animant les discussions, Adel Maizi, membre de l’instance, a indiqué que l’IVD a pris toutes les dispositions nécessaires pour préserver l’unité de ses archives. Il a évoqué l’idée d’éditer des ouvrages rassemblant tout le legs laissé par l’instance.
Maizi s’est interrogé sur le sort de ces archives après l’IVD, faisant observer que la loi qui traite des archives des directions et institutions dissoutes n’aborde pas les instances indépendantes.
Un participant a proposé d’immortaliser les exactions commises dans les prisons et centres de détention sur des écriteaux et les exposer dans “un jardin de mémoire”.
D’autres participants au débat ont proposé d’ériger une plaque commémorative en hommage aux victimes dans l’affaire du groupe armé de 1962.
Nejib Ben Mrad, ancien membre de l’Assemblée nationale constituante, a appelé l’IVD à publier toutes ces vérités, restées muettes jusqu’à ce jour, pour permettre aux Tunisiens de connaitre l’atrocité des violations et l’identité des tortionnaires.
De leur côté, certains journalistes ont soulevé la poursuite de la répression après 2011, à travers les campagnes de diabolisation et de dénigrement et les accusations de mécréance, connues notamment sous la Troïka.
D’autres journalistes ont parlé de tentatives d’ingérence dans la ligne éditoriale des médias. Une pratique qui a connu son extension lors des élections de 2014.
La séance a vu également la projection d’un documentaire intitulé “le système de propagande et de désinformation médiatique” en deux temps.
La première partie de ce documentaire a retracé les grandes échéances qui ont marqué la presse tunisienne depuis le protectorat Français jusqu’à 2011. Il était question de montrer la main mise du régime en place sur la presse (avant la révolution de 2011) et de souligner la dualité “propagande-contrôle” comme marqueur de pouvoir au dépens de la société tunisienne, durant le protectorat français jusqu’à l’indépendance et sous les règnes de Bourguiba et de Ben Ali.
La deuxième partie était consacrée au rôle de l’Agence tunisienne de communication extérieure (ATCE) dans la politique du black-out médiatique, de désinformation et de propagande du régime de Ben Ali.