“L’économie parallèle et la migration irrégulière attirent aujourd’hui un grand nombre de jeunes à la recherche de perspectives prometteuses”, selon le professeur universitaire en économie, Mongi Smaali.
“Huit ans après la révolution, le taux de chômage a évolué de manière inquiétante de 13% en 2010 à 15,5% en 2018 avec des taux encore plus élevés dans les régions intérieures”, a-t-il souligné, indiquant que les gouvernements qui se sont succédé au pouvoir n’ont pas réussi à créer des opportunités d’emploi.
Il estime, en outre, que le secteur privé n’est pas en train de contribuer efficacement à la création de projets pourvoyeurs d’emplois.
Dans ce contexte, il souligne que le taux de chômage chez les diplômés du supérieur atteint aujourd’hui 30%, créant une grande frustration chez la plupart d’entre eux.
Smaali pense qu’il nécessaire de changer le modèle de développement actuel, lever les barrières administratives qui entravent la promotion de l’investissement et faciliter l’accès au financement aux jeunes promoteurs.
Sur un autre volet, il assure que les tiraillements et l’instabilité politique ont eu un effet négatif sur la polarisation des investissements extérieurs, outre l’absence d’une vision claire de lutte contre le chômage.
Pour sa part, l’ancien ministre de l’Emploi, Faouzi Abderrahman, dira que le taux de chômage en Tunisie est élevé et que la solution adéquate pour enrayer ce phénomène est d’accroître le taux d’investissement du pays de 19% actuellement à 30%.
Le gouvernement fait recours à des politiques d’emploi pour lutter contre les demandes croissantes des chômeurs estimées actuellement à 55.000 demandes, mais, a-t-il expliqué, ces mécanismes sont provisoires alors que les opportunités d’emploi offertes par le marché tunisien sont de l’ordre de 42.000, ce qui créer ainsi une différence de 13.000 demandes réelles non pourvues.
Abderrahman souligne l’importance d’introduire des réformes radicales au niveau du système éducatif pour assurer une adéquation entre les demandes d’emploi et l’offre du marché.