Selon le président de l’Instance nationale pour la prévention de la torture en Tunisie (INPT), Fathi Jarray, le taux d’encombrement dans les prisons tunisiennes a atteint 150% dans certaines prisons et peut aller jusqu’à 200% dans d’autres institutions carcérales.
S’exprimant en marge de l’ouverture de la 3ème conférence internationale annuelle organisée par l’INPT, mardi 18 courant, sur “les mécanismes de prévention nationale pour faire face à l’encombrement dans les lieux de privation de liberté”, Jarray a précisé que le nombre de détenus et de condamnés dans les prisons et les centres de détention s’élève actuellement à 22867 hommes et 583 femmes, selon les dernières statistiques effectuées par les ministères de tutelle (ministères de l’Intérieur et de la Justice) durant le mois de décembre.
“Cet encombrement est dû à certains facteurs dont la limite de la capacité d’accueil des lieux de détention avec leurs équipements rudimentaires et leurs inaptitudes à accueillir des milliers de détenus et des personnes en attente de jugement, sans compter la nature du système pénal en vigueur qui tend aux condamnations de nature à priver les individus de leur liberté”, a estimé le président de l’INPT.
Jarray a fait observer que l’organisation de cette conférence internationale qui se poursuit durant deux jours a pour objectif de moderniser les moyens de surveiller les lieux de détention encombrés et de réfléchir aux mécanismes appropriés permettant de superviser la qualité de vie dans les différents lieux de privation de liberté.
Il s’agit également de faire connaitre les approches et les solutions adoptées par les mécanismes préventifs nationaux, régionaux et internationaux pour faire face au problème de la surpopulation carcérale dans ces centres, en coopération étroite avec les parties judiciaires et administratives concernées.
L’INPT organise parallèlement à cette conférence deux expositions. La première dédiée à la littérature carcérale en présence d’auteurs et d’anciens prisonniers et la deuxième consacrée aux dessins réalisés par des détenus.
Une projection d’un film documentaire traitant du calvaire enduré par les anciens détenus politiques, a été programmée pour mardi après midi, laquelle sera suivie d’un débat.
La conférence se clôture mercredi par un spectacle musical à la Cité de la culture donné par un groupe de détenus de la prison de Borj Erroumi (gouvernorat de Bizerte).