Une étude sur la participation des femmes et des jeunes à la vie publique vient de révéler qu’environ 90% de cette population qualifient la situation économique en Tunisie de “très mauvaise” et 84% d’entre eux sont “insatisfaits de la situation politique”.
Réalisée entre novembre et décembre 2018 par l’institut de sondage One to One for Research and Polling en partenariat avec le réseau Mourakiboun et la fondation Heinrich Bill sur un échantillon de 2.004 femmes et jeunes âgés de plus de 18 ans, l’étude assure que “61% des jeunes ne s’intéressent pas à l’actualité politique en Tunisie” et “47% ne s’y intéressent pas du tout”.
Présentant mercredi 19 décembre à Tunis les résultats de cette étude, le directeur de l’Institut, Youssef Meddeb, s’étonne de voir certains jeunes se déclarer “insatisfaits de la situation politique” alors qu’ils ne s’y intéressent pas.
L’intervenant a ajouté que 71,2% des jeunes et 66,1% des femmes sont complètement insatisfaits de la situation économique du pays.
S’agissant des élections municipales du 6 mai 2018, l’étude montre que 82% des jeunes et 76,7% des femmes n’ont pas participé au vote et 19% des femmes et 21,3% des jeunes ont boycotté cette échéance politique.
Youssef Meddeb a, par ailleurs, souligné que 5% seulement des jeunes et des femmes des différentes régions du pays ne connaissent pas le gouverneur de leurs régions mais connaissent mieux le nom du maire élu (21% des femmes et 24% des jeunes).
En revanche, environ les deux tiers de la population interviewée ne savent pas qu’ils ont le droit de participer aux réunions du conseil municipal et de s’opposer à ses décisions, ce que Meddeb a qualifié de catastrophique.
En même temps, l’intervenant a précisé que 66% des femmes et 70% des jeunes déclarent être prêts à participer à ces réunions s’ils y sont invités, d’où l’importance de bien les informer des différentes dates des réunions des conseils municipaux afin que les citoyens puissent participer de manière effective dans la prise de décision.
Concernant la participation à la vie associative, l’étude a révélé que les jeunes sont plus actifs (16%) que les femmes (6%) dans l’action associative.
D’après le directeur de l’institut de sondage, les attentes des jeunes et des femmes s’articulent essentiellement autour de la création d’emplois, l’amélioration de l’infrastructure routière au niveau local, la collecte des déchets et la création de zones industrielles.