Le secrétaire général du parti des travailleurs, Hamma Hammami, a indiqué, mercredi 19 décembre à Hammamet (Nabeul), que le pouvoir en place avec ses différentes composantes a entraîné le pays dans une crise globale.
Un pouvoir qui sert les intérêts des lobbies de corruption, des mercenaires et des institutions financières internationales qui ne peuvent être confrontés qu’en descendant dans la rue pour manifester pacifiquement, tel que prévu dans la Constitution, et à travers la mobilisation des efforts “pour en sanctionner la politique lors des prochaines élections”.
Le pouvoir en place est responsable de la “situation critique” du pays, a insisté Hamma Hammami, cité par l’agence TAP, en marge du démarrage des travaux du 5ème congrès du parti des travailleurs qui se tient du 19 au 23 décembre à Hammamet sous le slogan “Vers la révolution”.
Une situation, a-t-il précisé, qui a conduit son parti et le Front populaire à œuvrer à rassembler les forces nationales pour exercer une pression de la rue et “balayer le pouvoir en place”.
La majorité des Tunisiens, parmi les chômeurs, les enseignants, les avocats, les cadres dans les établissements importants et les compétences ayant quitté le pays, sont tous descendus dans la rue pour protester contre leurs conditions, a affirmé Hammami. Pour lui, toutes ces personnes sont en droit de scander le slogan “le peuple veut faire tomber le régime” face à cet “extrémisme néolibéral sauvage de droite”.
Selon le secrétaire général du parti des travailleurs, le climat de tension dans le pays est un cadre propice pour l’émergence d’une “nouvelle phase de la révolution” et montre le besoin d’un changement radical dans le pays pour réaliser les aspirations de toute une génération, s’agissant de la souveraineté nationale, la liberté, la démocratie, l’égalité, le développement, le bien-être et la justice sociale.
Pour Hamma Hammami, appeler à descendre dans la rue comme l’a fait le Front populaire, est en partie une revendication démocratique, surtout que la protestation pacifique et civile dans un cadre institutionnel et dans la rue est garantie par la Constitution. Un droit ayant permis, selon lui, de faire tomber la dictature et les gouvernements qui n’avaient pas tenu leurs promesses.
Toutefois, s’est-il ravisé, l’appel à descendre dans la rue doit être organisé selon un programme et des objectifs fondamentaux s’articulant autour d’un “Etat civil et démocratie sociale”.
Evoquant les travaux du 5ème congrès de parti des travailleurs, il estime qu’il sera l’occasion d’évaluer le parcours du parti depuis 2011 et la révision de tout ce qui doit être révisé dans la ligne politique du parti, sa structuration et son organisation.
S’agissant des alliances politiques, le parti des travailleurs s’attache au Front populaire tout en laissant la voie ouverte devant les forces politiques, civiles et syndicales qui partagent les objectifs de cette coalition de partis et avec qui des actions communes peuvent être engagées dans l’intérêt du pays, a soutenu Hamma Hammami.
Sur le poids électoral du Front populaire, Hammami a déclaré que le front avance de nouvelles propositions et de programmes révolutionnaires répondant aux revendications des Tunisiens.
Notons que le 5ème congrès du parti des travailleurs a vu la participation de 180 congressistes qui devront élire un comité central, qui élira à son tour le secrétaire général du parti.