Le président de l’Instance nationale de la lutte contre la corruption (INLUCC), Chawki Tabib, lance un appel aux hommes d’affaires affiliés à l’UTICA à déclarer leur patrimoine, car jusqu’à présent il n’y a qu’à que très peu de patrons qui l’ont fait.
Intervenant au cours d’une rencontre sur le thème “la science des données, un moyen pour booster le développement économique en Tunisie”, organisée au siège de la centrale patronale, mercredi 19 décembre, Tabib a invité les responsables de l’UTICA, la plus grande organisation syndicale, représentant le patronat, à déclarer leurs biens.
“Notre objectif ne consiste pas à recenser les biens des Tunisiens, car nous pouvons le faire via une coopération avec le système bancaire, les services de la fiscalité et les administrations foncières, mais ce que nous ciblons vraiment, à travers cette loi, c’est de rétablir la confiance des Tunisiens en leurs élites politique, sociale et économique”, a-t-il expliqué.
Cette démarche, poursuit le président de l’INLUCC, portera ses fruits, notamment pour les investisseurs et hommes d’affaires tunisiens, étant donné qu’elle permettra d’améliorer notre notation, grâce au rétablissement du climat des affaires et l’instauration d’une meilleure transparence, dans le pays. Ce processus encouragera les investisseurs étrangers à nouer des relations de coopération avec les Tunisiens.
Par ailleurs, l’application de la législation en matière de déclaration du patrimoine permettra de faire face à l’enrichissement illicite et au conflit d’intérêts dans le secteur public. Autrement dit, elle servira à lutter contre le commerce parallèle qui menace l’économie tunisienne, a-t-il encore avancé.
Un système de lobbying très puissant
“Nous faisons face, dans notre guerre contre la corruption, à tout un système de lobbying, disposant de capacités plus importantes que celles de l’Etat, vu que ces lobbies ont d’importants moyens financiers, des réseaux d’intérêts, des capacités logistiques…”, souligne Tabib.
La Science des données (la Data science), qui fait associer les bases des données disponibles aux applications de l’intelligence artificielle “pourra renforcer les moyens de l’Etat, pour dévoiler les secteurs les plus touchés par la corruption, mais aussi cerner les personnes qui sont impliquées. Ces applications sont en mesure, de dévoiler les défaillances dans nos systèmes, et d’offrir l’opportunité aux décideurs, de prendre les mesures adéquates pour y remédier”, a-t-il explique-t-il.
Il fait également part de la volonté de l’Instance de collaborer avec la start-up MajestEYE, afin de profiter des nouvelles technologies dans la guerre contre la corruption.
Créée depuis un an, la start-up tunisienne MajestEYE regroupe un ensemble de compétences fonctionnelles et techniques spécialisées dans le développement de la science de données.
Son objectif est de devenir le partenaire privilégié de la transition vers un modèle commercial numérisé et axé sur les données.