L’Université de la Zitouna a démenti l’information selon laquelle elle s’apprête à publier une fatwa contre le vote du projet d’amendement du Code du statut personnel (CSP) dans son volet relatif à l’égalité successorale.
L’Université précise qu’il s’agit d’une proposition émise par un professeur de jurisprudence islamique (Fiqh) au cours d’une journée d’étude organisée par une association à Sousse et qui n’engage en rien l’établissement.
Dans une déclaration publiée jeudi et portant la signature de son président, Hichem Grissa, l’institution tient à préciser qu’elle n’intervient pas dans le contenu des communications scientifiques des enseignants et ne contrôle pas leurs opinions, en consécration des libertés académiques garanties par la Constitution de 2014.
L’Université réaffirme le souci de se tenir à l’écart des tiraillements partisans et politiques et de ne pas empiéter sur les prérogatives d’autres structures, rappelant que la publication des Fatwas est du ressort du Mufti de la République.
Le vote est une liberté individuelle et que nul n’a le droit de la soumettre à la logique du permis ou d’illicite en se référant à la loi charaïque.
L’Université rappelle s’être exprimée dans plusieurs déclarations détaillées au sujet de l’égalité successorale dans lesquelles elle a donné des détails sur le point de vue charaïque de la question de l’égalité successorale. Et d’insister que ces déclarations ne peuvent, en aucun cas, être prises pour des fatwas.
Dimanche 16 décembre, un professeur de jurisprudence islamique à l’université de la Zitouna, Ilyes Dardour, a appelé, lors d’une rencontre à Sousse, le Parlement à ne pas voter la loi sur l’égalité successorale, ajoutant que les cheikhs de la Zitouna préparent une Fatwa interdisant la réélection du député qui votera en faveur de cette loi.
Dans une déclaration publiée le 12 décembre en cours, 36 professeurs de l’Université de la Zitouna ont affirmé leur refus du projet de loi sur l’égalité dans l’héritage déjà adopté en Conseil des ministres.