Les réserves en eau disponibles dans les barrages constituent, actuellement, 50% de leur capacité totale s’établissant à 1,250 milliard m3 (sur 2,1 milliards m3). Ces quantités sont le double de notre stock en eau, durant la même période de l’année écoulée (0,590 milliard m3), a indiqué le secrétaire d’Etat chargé des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Abdallah Rabhi. “Nous nous attendons à une bonne saison de pluviométrie, pour cette année”, a-t-il ajouté.
Intervenant, vendredi 21 courant, lors de la rencontre annuelle sur la revue sectorielle sur l’eau, Rabhi a souligné que la Tunisie est parvenue à surmonter cette conjoncture délicate, après 3 ans de sécheresse, durant lesquelles “nos ressources hydrauliques se sont situées au niveau de 40% de la capacité de nos barrages”.
“Afin de faire face à des situations similaires, nous sommes en train d’étudier la possibilité de mettre en place un nouveau système de gestion des ressources hydrauliques basé sur un cycle de 7 ans, durant lesquelles nous profiterons des années pluvieuses pour stocker le maximum d’eau et l’utiliser durant les années de sécheresse”, a-t-il noté.
“Le cycle pluviométrique de la Tunisie est généralement le même et s’étend sur une durée de 7 ans, avec 2 ans humides, 2 ans normales et 3 ans de sécheresse”, explique Rabhi.
Il a également souligné que son département a entamé un programme d’alimentation artificielle des nappes phréatiques, dans les régions de Mornag, Kairouan, Bizerte, Sidi Bouzid et Gafsa, à travers le pompage de l’eau à partir des barrages et des lacs collinaires.
L’objectif est de gérer au mieux nos ressources en eau afin de parvenir à satisfaire les besoins du pays, y compris des agriculteurs, en eau durant les années de sécheresse.
A proprement de cette rencontre, Rabhi a fait savoir qu’il s’agit d’un rendez-vous annuel dédié à l’évaluation de la stratégie de l’eau en Tunisie et les réalisations accomplies, ainsi que les mesures qui seront prises durant l’année suivante, et ce, en faisant participer l’ensemble des parties prenantes nationales, les partenaires étrangers et les représentants de la société civile.
Cette rencontre sera couronnée par la signature d’une convention avec la Banque allemande pour le développement et la reconstruction (KFW), en vue du financement d’une étude intitulée “Eau 2050”, laquelle supervisera le secteur de l’eau à l’horizon 2050.
“Cette étude, dont le coût est estimé à environ 10 millions de dinars, sera financée moyennant des dons qui seront offerts par la KFW, la Banque africaine de développement (BAD) et l’Agence de coopération internationale allemande pour le développement (GIZ).
De son côté, Jorg Dux, chef de division eau en Afrique du Nord de la KFW, a signalé que l’ensemble des partenaires de la Tunisie se penchent sur la définition des solutions permettant de remédier à la pénurie d’eau.
Dans ce cadre, il a recommandé la promulgation d’un nouveau code des eaux, l’adoption d’une tarification adéquate et la mise à niveau des différentes structures en charge de l’eau.
D’après lui, il est indispensable, aujourd’hui, d’améliorer le système d’information sectoriel afin de mieux partager et valoriser l’information, ainsi que garantir une meilleure traçabilité des données.
Il a mis l’accent, aussi, sur l’impératif de renforcer le contrôle du domaine public hydrique, dans le dessein de limiter les forages illicites et de réduire la pollution de l’eau et du sol par les déchets industriels et ménagers.
Par ailleurs, Dux a considéré que les projets d’eau, à mener dans le cadre d’un Partenariat Public-Privé, doivent être appuyés par un cadre juridique adéquat. “Il faut, également, mobiliser des compétences humaines appropriées et opter pour le partage des risques “.
Le représentant de la KFW a appelé, lui aussi, à éviter la surexploitation de la nappe phréatique et des eaux de surface, à mieux gérer les ressources disponibles et à opter pour les ressources non conventionnelles, dont la réutilisation des eaux usées, ainsi qu’au transfert des eaux excédentaires du nord vers le centre et le sud.