A partir de 2021 jusqu’à l’année 2025, la Tunisie va rembourser des crédits d’une valeur de 1 milliard de dollars par an, et poursuivra, jusqu’à 2055, l’acquittement des prêts contractés fin 2016, révèle le dernier rapport de la Cour des comptes publié samedi 21 décembre 2018.
Les engagements de l’Etat au titre des crédits extérieurs pour la période 2011/2016 ont atteint près de 38 milliards de dinars, souligne le rapport de la Cour des comptes qui analyse le dossier des dettes extérieures de la Tunisie, considéré parmi les plus “ambigus”.
L’examen des dossiers relatifs aux dettes obtenues entre 2011 et 2016 révèle que seulement 1% de la dette extérieure de 2016 a été consacré à la réalisation des projets, soit une valeur de 145 millions d’euros.
Dans sa réponse aux questions adressées par la Cour des comptes concernant le rééchelonnement des dettes, le ministère des Finances rappelle que les dettes contractées auprès de l’Italie (25 millions d’euros) ont permis le financement d’un ensemble de projets réalisés dans les régions, notamment l’assainissement de 8 villes (Le Kef, Kasserine, Sidi Bouzid, Gafsa et Siliana…).
Il s’agit en outre du réaménagement des services d’urgence dans les hôpitaux régionaux et l’aménagement du siège du tribunal administratif à Tunis.
La Cour des comptes recommande la concrétisation des objectifs fixés en matière de dette extérieure, de mobilisation des ressources de crédits programmées dans le cadre de la loi de Finances 2019.
L’objectif recherché est d’éviter les pressions sur les grands équilibres financiers de la Tunisie, outre la préparation minutieuse des programmes de réforme et de l’étude des projets par les différentes structures concernées (ministère des finances).
D’après le ministère des Finances, “l’élaboration unilatérale d’une stratégie d’endettement, l’absence d’une structure unifiée de gestion de la dette et d’une commission regroupant les différents intervenants, constituent les principales entraves à la mise en place d’objectifs stratégiques en matière de politique d’endettement”.
La Cour des comptes appelle à la nécessité de rationaliser l’endettement du marché financier international et de limiter le coût de l’endettement.