La Cour des comptes, dans son 31ème rapport, épingle la compagnie Tunisair concernant plusieurs dépassements, entre autres la gestion du stock des pièces de rechange des avions et des ressources humaines de la compagnie.
Sans plus tarder, la direction de Tunisair assure, dans un document, que la lumière sera faite sur ces dépassements, et ce dès que les travaux des services d’audit de la compagnie et des structures d’inspection et de contrôle relevant du ministère du Transport seront achevés.
La compagnie précise que la préparation des avions et la sécurité des vols constituent une priorité et “une ligne rouge” à ne pas dépasser. Dans cet ordre d’idées, elle œuvre à atteindre un niveau mondial de régularité technique d’environ 98% (contre 95% actuellement).
Concernant l’aptitude des avions au vol et la sécurité des vols cités dans le rapport de la Cour des comptes, la direction de la compagnie aérienne souligne que la responsabilité juridique et personnelle des techniciens dans ce domaine constitue la plus grande garantie de l’application rigoureuse des règles de sécurité nationales et internationales.
Et de rassurer qu'”aucune anomalie affectant la sécurité des vols ou l’aptitude au vol de ses appareils, exploités après avoir été soumises à toutes les formes de vérification et de contrôle des instances nationales et européennes spécialisées dans la sécurité aéronautique n’a été détectée. La société compte parmi les transporteurs les plus sûrs au monde”, d’après le communiqué.
Le rapport de la Cour des comptes pour l’année 2018, publié le 21 décembre 2018, évoque des soupçons de corruption en ce qui concerne la gestion de stock des pièces de rechange des avions de Tunisair. Il accuse la compagnie aérienne nationale d’avoir fait décoller, depuis 2016, des avions avec plus de 5 pannes.
“Depuis 2016, Tunisair a accordé l’autorisation de décoller à des avions avec plus de 5 pannes, et que des problèmes de ce type ont causé des accidents d’avions pour d’autres compagnies aériennes”, explique le document lequel rapporte également des doléances des agents de navigation concernant la détérioration de la situation technique des avions et leur inquiétude quant à la sécurité des vols.
Ce n’est pas tout. Tunisair technics ne respecterait pas les délais de fin de travaux de maintenance des avions qui restent cloués au sol, pour une plus grande période, perturbant ainsi la programmation des vols. Ces infractions, qui ont impacté négativement le programme des vols, ont alourdi encore les charges de la compagnie à travers les charges supplémentaires de location d’avions et les charges d’indemnisation des voyageurs pour cause de retards.
La flotte de la compagnie aérienne est passée de 32 en 2014, à 28 en 2017. L’âge moyen des avions est supérieur à 15 ans en 2017 alors qu’il est actuellement de 10 ans pour certaines compagnies aériennes africaines, d’après le rapport.
Les pertes subies par Tunisair en raison de la baisse de l’exploitation quotidienne de la flotte ont atteint, entre 2012 et 2016, les 595 millions de dinars, selon la Cour des comptes.