Paru chez Cérès Editions en 2018, “L’autre révolution”, essai de Mohamed Kerrou, professeur de sciences politiques à la Faculté de droit et des sciences politiques de Tunis, est un autre regard sur le rôle de la société civile tunisienne dans la transition démocratique en Tunisie.
A quelques semaines du 8ème anniversaire de la révolution (14 janvier), l’essai propose une lecture singulière du soulèvement du peuple tunisien et une synthèse à la fois politique, sociologique et artistique des transformations vécues par la société tunisienne suite à la chute du régime de Ben Ali.
L’auteur, qui qualifie la révolution, dès le prologue, d”ambiguë”, a cherché à décrypter les transformations vécues par la société tunisienne depuis la fuite de Ben Ali, le 14 janvier 2011, à travers cinq chapitres :
- “Bouazizi, le mythe fondateur de la révolution”,
- “La conquête des places publiques”,
- “L’irruption de l’islam dans l’espace public”,
- “Dynamiques plurielles de la société civile” et
- “Crise du leadership en relation avec la reproduction du politique”.
Tout au long de ces chapitres, Mohamed Kerrou a voulu mettre en évidence le rôle de la société civile dans la chute du régime et dans le maintien des acquis structurant l’identité tunisienne dans sa modernité et les acquis octroyés aux femmes.
Il met aussi en lumière le combat de cette société pour obtenir de nouveaux acquis dans le domaine des libertés individuelles.
Dans cette réflexion subjective, l’auteur pointe aussi les défis rencontrés par une société civile “dynamique” et “plurielle” face au conservatisme et au poids des traditions.
A travers à la fois un regard anthropologique, empirique et personnel, Kerrou invite son lecteur à réfléchir, autrement, sur les différents moments caractérisant cette révolution.
Dans l’épilogue “Actualité de la révolution citoyenne”, Mohamed Kerrou conclut son essai par soulever les différents défis actuels, à savoir la guerre contre la corruption, le combat pour la cause écologique ou animalière, mais surtout “L’autre révolution”, celle de la révolution des mentalités et de la consolidation de la conscience citoyenne.