Jusqu’à 5.000 dinars de baisse des prix des voitures populaires. L’euphorie… chez certains n’aura duré que de quelques heures cette annonce du ministère du Commerce.
Car très vite -ou presque-, dans la journée de mercredi 2 janvier, la Chambre des concessionnaires automobiles a mis les choses au clair… au grand dam de ceux qui projetaient déjà d’en acheter une.
En effet, dans une déclaration recueillie par l’agence TAP, le vice-président de la Chambre des concessionnaires automobiles, Monem Bousarsar, indique: “la baisse des prix des voitures populaires en Tunisie ne dépassera pas 3.000 dinars pour les véhicules dont le prix est de plus de 30 mille dinars. Cette baisse n’atteindra guère 5 mille dinars…”.
Et le vice-président de la Chambre d’expliquer: “en dépit de l’entrée en vigueur de la décision de suppression de 16% des taxes appliquées sur les voitures populaires (impôt sur la consommation et TVA), dans le cadre de la loi de finances 2019, les prix de vente des voitures ne vont connaître qu’une légère baisse, d’une moyenne de 1.200 à 3.000 dinars au maximum, en raison de la dégringolade du dinar”.
Ceci étant, la Chambre des concessionnaires n’est pas contre une baisse de 5.000 dinars des prix des voitures populaires, “parce que nous avons une marge bénéficiaire fixe, déterminée par le ministère du Commerce, de l’ordre de mille dinars par voiture. Au contraire, ceci nous permettra de vendre plus de véhicules et d’augmenter les bénéfices des concessionnaires!”, ajoute-t-il.
Selon lui, la suppression de 16% des taxes sur les voitures populaires n’aura pas un grand impact sur les prix de ces véhicules, en ce sens que celles-ci sont importées en devises.
Or, le 31 décembre 2018, le prix d’une voiture populaire en Tunisie a atteint environ 25,490 mille dinars (sachant qu’un dollar US=3 dinars), contre 22,210 mille dinars le 16 juillet 2018, quand 1 dollar US valait 1,650 dinar.
La surprenante explication du ministère du Commerce
Quant au directeur au ministère du Commerce, Fethi Beddour, il a indiqué que l’annonce faite par son département concernant une baisse allant jusqu’à 5 mille dinars des prix des voitures populaires (dont les prix varient actuellement entre 22 mille dinars et 33 mille dinars) s’est basée sur le calcul de taux de change du dinar, pour le mois de décembre 2018 et début janvier 2019.
Cette explication est plus ou moins acceptable. Mais la suite ne l’est pas. En effet, Beddour ajoute que “son département ne peut pas prévoir le taux de change du dinar par rapport aux devises étrangères pour les mois à venir”. Pour lui, cela relève “des prérogatives de la Banque centrale de Tunisie”. Sans commentaires.
Par ailleurs, il a fait savoir que le département du Commerce essaie d’élargir la liste de bénéficiaires de ces voitures, en intégrant les personnes dont l’impôt sur le revenu ne dépasse pas 10 mille dinars, au lieu de 5 mille dinars, actuellement.
D’après lui, l’Assemblée de représentants du peuple (ARP) fixera, prochainement, une date pour tenir une séance plénière dédiée à ce projet de loi, après son amendement.
A noter que l’ARP avait reporté l’examen de ce projet de loi, en raison de la divergence des opinions sur la formulation de la loi, malgré un accord sur le principe, à savoir l’intégration des catégories qui paient un impôt sur le revenu annuel ne dépassant pas 10 mille dinars.