Cela fait quelques décades que le marché d’Afrique subsaharienne est considéré comme une opportunité. Cela fait quelques décades que des stratégies de développement sur le marché d’Afrique subsaharienne sont annoncées, et la dernière date de 2018. Cela fait des décennies que nous ne faisons rien pour implémenter et concrétiser ces stratégies.
Pire encore, certaines structures publiques supposées contribuer à la mise en œuvre de ces stratégies et à promouvoir l’image de la Tunisie dans les pays d’Afrique subsaharienne font tout pour que ça ne réussisse pas et pour détruire l’image et le peu de crédibilité que nous avons encore avec ces pays.
Je prendrais l’exemple de Tunisair qui a développé ses premières lignes aériennes sur l’Afrique subsaharienne il y a bien longtemps déjà. Si ces vols enregistrent très peu de retard, les retards de bagages sont très fréquents. Si fréquents que quand un bagage n’arrive pas à destination, il faut parfois plusieurs jours pour le recevoir, atteignant couramment dix jours ou plus. Ces retards de bagages causent des désagréments importants à des passagers qui sont venus en mission de deux ou trois jours, qui viennent pour une prospection commerciale ou un Salon et qui ne reçoivent pas leurs échantillons ou leur matériel d’exposition, ou des passagers qui ont laissé leurs médicaments dans leurs bagages car la réglementation aérienne l’exige et qui se retrouvent pendant plusieurs jours sans médicaments, ou, ou, ou.
Alors que Tunisair est de plus en plus empruntée par des voyageurs qui se rendent d’Europe en Afrique subsaharienne ou inversement, la fréquence de ces retards de bagages est telle que ceux qui essayent une première fois et subissent ce genre de désagrément ne reprendront plus Tunisair. Cela est aussi arrivé à nombre de Tunisiens qui, ne recevant pas leurs bagages, voient toute leur mission tomber à l’eau car ils n’ont reçu ni échantillons ni équipements d’exposition à un Salon dont les frais ont été payés.
Cela a amené plusieurs voyageurs étrangers à porter plainte en justice contre Tunisair, dans les pays de destination, avec tout ce que cela comporte comme frais de dédommagement et image négative.
Messieurs les responsables de Tunisair,
Les vols de Tunisair sur l’Afrique subsaharienne sont opérés par des avions qui sont supposés faire des vols moyens courriers et conçus de manière à ne pouvoir prendre qu’un bagage par passager alors que dans les vols long-courriers, ce qui est le cas de l’Afrique subsaharienne, chaque voyageur peut emporter entre deux et trois bagages, ce qui est généralement le cas.
De plus, les vols de Tunisair sur l’Afrique subsaharienne sont souvent complets et doivent donc être très rentables, alors qu’attendez-vous pour prendre les mesures nécessaires pour que ce genre d’agrément n’arrive plus ? Pourquoi ne pas programmer les vols sur l’Afrique subsaharienne avec un A330 qui a une plus grande capacité de voyageurs et de bagages, et dimensionné pour faire des long-courriers ? Si ce n’est pour tous les vols, au moins pour un vol sur deux. Ne serait-ce pas plus rentable que de programmer les A330 sur Paris ou Alger alors que les vols d’une ou deux heures sont supposées être néfastes pour ce genre d’appareil ?
Mustapha Mezghani