Le nouveau plan sécuritaire, qui sera mis en place à Kasserine, reposera sur une structure de “commandement unifiée en matière de lutte contre le terrorisme”. C’est ce qu’a affirmé le ministre de l’Intérieur, Hichem Fourati. Cette structure -une force mixte Police-Garde nationale- se concentrera uniquement sur la lutte contre le terrorisme, a-t-il précisé.
Fourati a apporté ces précisions au cours d’une conférence de presse organisée à l’issue de son audition à la Commission de la sécurité et de la Défense consacrée à la situation sécuritaire dans le pays.
Cette force spéciale bénéficiera d’une grande “liberté d’initiative et n’est pas tenue de se référer au commandement territorial”. Des compétences possédant les plus hautes qualités ont été choisis pour diriger cette unité, a-t-il précisé.
Fourati a souligné que ce nouveau plan de sécurité sera, dans une seconde étape, généralisé dans les gouvernorats frontaliers, en particulier à Jendouba et au Kef.
Il a, par ailleurs, relevé que les groupes terroristes ont changé leur mode opératoire pour brouiller les forces de l’ordre. Ils utilisent les cellules dormantes et se servent désormais de personnes non fichées, a-t-il expliqué.
S’agissant de la recrudescence de la criminalité et des crimes liés à la drogue, Fourati a indiqué qu’en 2018, dix mille personnes ont été impliquées dans des affaires de stupéfiants, reconnaissant ainsi l’augmentation du nombre de crimes liés à la drogue en milieu scolaire entre 2017 et 2018.
Pour contrer ce problème, des policiers et des patrouilles mobiles sont déployés aux alentours des lycées des grandes agglomérations pour assurer la sécurité. Il s’avère, toutefois, impossible de sécuriser tous les établissements scolaires, avoue-t-il. Pour y remédier, la police recourt à un réseau d’informateurs qu’elle déploie à proximité des établissements scolaires.
D’autre part, Fourati a indiqué qu’au cours de l’année 2019, l’appareil sécuritaire sera renforcé par le recrutement et la formation de 7.700 agents qui auront pour mission de lutter contre la criminalité.
S’agissant du retour des Tunisiens des foyers de tension, le ministre a assuré qu’une étroite collaboration est établie entre les renseignements tunisiens et leurs homologues arabes et internationaux.
Le 17 décembre 2018, la Commission parlementaire de la sécurité et de la défense a décidé de la tenue d’une séance d’audition du ministre de l’Intérieur consacrée à l’opération suicide survenue le 29 octobre 2018 à l’Avenue Bourguiba à Tunis et à l’acte terroriste de Sbiba (gouvernorat de Kasserine) le 14 décembre 2018.