Au cours des huit dernières années (du 17 décembre 2010-14 janvier 2011), la région de l’Ariana a vécu des changements à tous les niveaux (économique, social et politique), mais ne parvient toujours pas à dépasser les problèmes de la pauvreté, du chômage, de la marginalisation et des constructions anarchiques, faisant de l’Ariana la région des grands contrastes.
A Ettadhamen, le projet de développement intégré auquel les habitants attachent beaucoup d’espoir est toujours en attente de concrétisation. D’un coût global de 10 millions de dinars, il devrait permettre d’améliorer l’infrastructure (routes, trottoirs, éclairage public), dans les quartiers populaires, et impulser la création de projets dans l’artisanat et les petits métiers.
Dans la délégation de Raoued, les habitants espèrent que le projet de complexe résidentiel, économique, social et industriel à Sidi Amor, qui nécessitera des investissements de l’ordre de 100 millions de dinars, contribue à réduire les constructions anarchiques et à offrir au citoyen moyen un logement décent. Mais les problèmes fonciers empêchent sa réalisation, depuis plus de quatre ans.
A La Soukra, délégation foncièrement agricole mais grignotée par l’extension urbaine, l’absence de vision stratégique pour l’amélioration des secteurs du transport, de l’environnement, de la culture et du sport rend un peu plus difficile la vie dans cette cité de 129.000 habitants où la circulation sur l’artère principale devient de plus en plus ardue, avec la prolifération des commerces et des constructions.
A Sidi Thabet, les problèmes fonciers dans les quartiers tels que Mbarka, Tabaieb et Essaada plongent davantage la délégation dans la marginalisation, bien qu’elle soit dotée de terres agricoles très fertiles et d’un pôle technologique capable d’absorber une main-d’œuvre spécialisée dans plusieurs domaines.
A Kalaât Landlous, les habitants vivent dans des conditions difficiles en l’absence de projets de développement, mais une lueur d’espoir pointe sur la délégation avec le lancement, le 8 janvier 2019, des travaux d’aménagement du port de pêche paralysé par un problème d’ensablement.
A la fin de ces travaux, d’une durée de 30 mois, ce projet marquera le retour des 200 pêcheurs qui sont, actuellement, contraints de migrer vers d’autres ports.
La réalisation la plus importante depuis la révolution est celle dont bénéficie la délégation de Mnihla qui est parvenue à se hisser en un important pôle économique abritant 25 entreprises.
Le nouveau conseil municipal, élu le 6 mai 2018, ambitionne de mettre en place, au plus vite, un plan d’aménagement urbain pour réduire les constructions anarchiques et protéger la ville contre les inondations, notamment les cités Sanhaja et Bassatine 1 et 2.
Ariana-ville demeure le cœur battant du gouvernorat et le carrefour du Grand Tunis. Malgré la forte pression de la circulation et de l’habitat anarchique, la ville garde son rayonnement et son dynamisme, l’habilitant à devenir une grande métropole.
Avec un taux de chômage de 11%, largement en dessous de la moyenne nationale (15,6%) et un taux d’analphabétisme de 10,7% contre 19,1% à l’échelle nationale, le gouvernorat de l’Ariana reste une région des grands contrastes où certaines délégations sont plus pourvues que d’autres.