Avec le désarroi épar les “Gilets jaunes“, le président Emmanuel Macron cherchait les mots appropriés pour qualifier l’ampleur de la crise et peindre le tableau d’une situation qui lui échappait et où il lui a été largement rappelé que la démocratie représentative s’avère presque défaillante, ou mieux elle connaît absolument une grave déstabilisation et en tout cas touche à ses limites.
Lui qui a perdu son aura, sa notoriété et même son sourire du triomphent invincible, disait lors de la traditionnelle séance des vÅ“ux adressés aux Français “… nous avons vécu de grands déchirements et une colère a éclaté qui venait de loin…”. Il ajoutait aussi “nous devons redonner toute sa vitalité à notre démocratie”.
Jacques Chirac est passé par-là lui aussi, en 1995, il a surfé sur le thème “de la fracture sociale” pour gagner l’élection présidentielle. Et il a fini par payer sa dette puisque les Français l’ont privé de la majorité à l’Assemblée deux ans plus tard.
Et BCE dans tout ça?
Tiens, BCE, dans un autre état de lieu aussi accablant, avait promis de tirer le pays, sclérosé par les années de Troïka, de ses déboires, de lui redonner le goût de l’avenir et même tout court et tout bêtement de le faire faire manger à sa juste faim et reprendre le goût de la viande fraîche promise à une vieille dame un certain octobre 2014 !
L’histoire ne pardonnerait guère non seulement à ceux qui n’ont pas manqué de participer pleinement à répandre la médiocrité dans le pays et à accélérer la décomposition et le morcellement de la société tunisienne, mais aussi et surtout à BCE qui aurait pu faire de son quinquennat un levier de progrès et de développement pour la Tunisie s’il avait séparé la chose publique, le service du bien commun de sa vie privée. S’il avait été à l’écoute de l’aspiration profonde du pays à une légitime et réelle mutation ! S’il n’a pas participé en cultivant le culte de l’éternel gagnant à la décomposition et à la destruction du processus démocratique.
Et d’autres … Et d’autres
Le réquisitoire est long, ça serait miraculeux dans ces conditions que les citoyens ne perdent pas confiance dans leurs responsables politiques et ne descendent pas dans la rue pour crier leurs colères.
Nonobstant, la Tunisie a besoin de regarder en face ses échecs, ses douleurs, ses paradigmes, ses erreurs et composer avec une frange d’une élite puissante et influente et continuellement porteuse de germes de rivalités infantiles.
C’est vrai, j’appartiens à ceux qui crient haut et fort que la défaillance en réalité est collective. Mais arrêtons tout de même de faire les “beaux” métiers de fossoyeurs de toute belle entreprise de redressement du pays.
Moncef Sliti