L’association “Tunisiens d’Europe”, créée en 2018 par des jeunes tunisiens nés en France ou en Europe, a organisé, samedi 19 janvier à Paris, la première édition du Tunisian Think Tank (TTT). à Paris.
Elle a pour objectif de mettre en place un espace de réflexion sur la situation en Tunisie et de contribuer à la résolution des problèmes auxquels le pays est confronté, selon Sabrina Benmohamed, chargée de communication des Tunisiens d’Europe, citée par la TAP.
A cette occasion, l’économiste Tarak Bouacida a comparé la crise économique actuelle en Tunisie à celle du 19ème siècle qui avait mené à la faillite et à la colonisation du pays.
En effet, rappelle-t-il, “la crise qui a commencé en 1800 provoquant l’augmentation des dettes et des impôts avait conduit à la fin de la souveraineté financière de la Tunisie, d’où la banqueroute en 1869″.
Bouacida estime que ” les dettes et la corruption sont les points communs entre la situation actuelle en Tunisie et celle du 19ème siècle”, mais estime que “la situation n’est pas aussi grave”, appelant cependant à mettre en place “des réformes courageuses”.
De son côté, Anis Marrakchi, fonctionnaire au ministère français de l’Economie et des Finances, a présenté l’économie de rente en Tunisie basée sur le monopole des secteurs économiques détenus par une minorité proche du pouvoir. “Il s’agit de toutes les économies qui sont protégées et des autorisations de création d’entreprises accordées aux amis et aux proches, marquées par le monopole des cartels protégés”, selon Marrakchi.
Il cite entre autres le secteur bancaire comme exemple de ce monopole, “dans lequel plusieurs groupes familiaux détiennent des parts” et où “il n’y a pas de concurrence réelle entre les banques”.
Pour mettre un terme à ce système, Marrakchi propose de “mener une vraie lutte contre les ententes et les cartels à travers une autorité de concurrence très largement renforcée, le désinvestissement de l’Etat dans le secteur -où il joue un rôle d’agent économique concurrentiel-, de libéraliser au maximum les activités protégées à travers des licences et des autorisations administratives”.
Enfin, Marrakchi appelle à “casser les verrous non obligatoires à l’initiative privée, plus particulièrement ceux imposés ou maintenus par des monopoles”.
L’expert en numérique Mohammed Adnene Trojette s’est penché sur les difficultés administratives auxquelles sont confrontés les jeunes investisseurs, estimant qu’une réforme de l’Etat et des changements doivent être effectués et que l’enjeu actuel en Tunisie “est de recréer un débat citoyen et de fédérer les initiatives isolées”.
“Débat citoyen”, dit-il, ah oui, c’est une expression en vogue actuellement en France. Mais monsieur l’expert, n’avez-vous pas remarqué que l’imitation ne marche pas souvent?
Quant à la présidente de l’Association tunisienne de permaculture, Rym Mathlouthi, elle a présenté un aperçu sur l’activité de l’association qui vise à revaloriser l’agriculture en Tunisie pour contribuer au développement économique et humain.
Nous n’avons pas la casquette d’expert économiste, mais désolés, nous restons sur notre faim, car aucune neuve à même de faire avancer la Tunisie n’est sortie de cette rencontre.