“La Tunisie continuera à œuvrer, dans le cadre de la déclaration de Malte MedFish4ever, pour la préservation des stocks de poissons en Méditerranée”, a affirmé le ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Samir Taieb.
Intervenant, mardi 22 janvier 2019, lors d’un séminaire muti-pays sur la mise en œuvre de la déclaration de Malte MedFish4Ever, organisé en coopération avec la Direction générale des affaires maritimes et de la pêche de la Commission européenne, Taieb a rappelé que ce document “définit un programme de travail détaillé pour les dix prochaines années, sur la base d’objectifs ambitieux pour bâtir des nouveaux horizons à nos mers et nos océans”.
Dans ce cadre, il a appelé à multiplier les efforts afin d’anticiper, de prévoir et de minimiser les pressions et les risques environnementaux exercés sur la Méditerranée, dues notamment à la pollution, les changements climatiques et les effets induits sur les écosystèmes marins, les ressources en eau, l’agriculture, le tourisme, la pêche et la santé.
S’agissant de la situation du secteur en Tunisie, le ministre a rappelé que la pêche fait vivre près de 100.000 personnes et contribue considérablement dans les échanges agroalimentaires en particulier avec l’Union européenne.
Il a précisé que la vision du secteur de la pêche et de l’aquaculture à l’horizon 2020/2030 s’articule autour de 4 axes principaux, à savoir la garantie d’un environnement marin durable et d’une bonne gestion des ressources halieutiques, des produits de la pêche et de l’aquaculture, outre des prestations de services de qualité et une diversification des activités d’aquaculture.
“Nos objectifs stratégiques visent à protéger des écosystèmes aquatiques et l’exploitation rationnelle des ressources halieutiques”, a-t-il encore fait savoir.
Il s’agit également d’appuyer les acquis du programme de mise à niveau du secteur, améliorer les prestations de services, la compétitivité des produits de la pêche et de l’aquaculture et à assurer l’appui aux activités aquacoles.
Le ministre a rappelé qu’en raison des signes de surexploitation des ressources halieutiques, au cours des dernières décennies, le département de l’agriculture a pris une série de décisions visant la préservation des ressources halieutiques, évoquant l’instauration de campagnes de pêche pour un grand nombre d’espèces ayant un fort intérêt commercial, l’alignement aux politiques régionales dans la gestion du secteur et la mise en place d’un programme d’installation de récifs artificiels dans le golfe de Gabès (2006/2020).
Il s’agit, en outre, d’instaurer un repos biologique de 3 mois dans le Golfe de Gabès pour les chalutiers (depuis 2009), de créer des aires marines protégées et de mettre en place un système de surveillance des bateaux de pêche par satellite (VMS).
La déclaration de Malte MedFish4Ever a été signée le 30 mars 2017 par huit Etats de la rive européenne (Espagne, France, Italie, Malte, Slovénie, Croatie, Grèce, Chypre) et sept pays tiers (Maroc, Algérie, Tunisie, Egypte, Turquie, Albanie, Monténégro) ainsi que par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la Commission générale des pêches pour la Méditerranée (GFCM) et le Parlement européen.
Parmi les engagements prévus par ce document, la collecte de données et l’évaluation scientifique régulière des principales pêcheries pour 2020.
Il est également prévu de favoriser les petits pêcheurs et aquaculteurs pour réduire l’impact environnemental de leur activité, ainsi que de mettre en place des plans de gestion pluriannuels de toutes les pêcheries importantes.
Le séminaire muti-pays qui se déroulera sur deux jours, est organisé à l’initiative du programme TAIEX (Technical Assitance Information Exchange), dans l’objectif de fournir des informations aux administrations des pays méditerranéens sur la mise en œuvre de la déclaration de Malte.