Dans son intervention lors d’un séminaire sur “La vision stratégique du Moyen-Orient” organisé en marge de la 49ème édition du Forum de Davos, le chef du gouvernement tunisien, Youssef Chahed, a souligné que “la stabilité politique des pays du Moyen-Orient ne peut être obtenue qu’en assurant la stabilité de la région dans son ensemble”.
Au cours de ce séminaire, auquel ont assisté les représentants de Bahreïn, des Emirats arabes unis, d’Arabie saoudite et de Palestine, il a souligné que la crise en Libye avait eu un impact négatif sur l’économie tunisienne ainsi que le retour récent de milliers de Tunisiens qui travaillaient dans ce pays voisin.
Il a expliqué que l’exposition constante de la Tunisie à la menace d’attaques terroristes a nui à son activité touristique et a conduit à la récession de son économie dans son ensemble, causant des pertes financières au pays et poussant les gouvernements à emprunter auprès de diverses institutions financières internationales et du Fonds monétaire international.
Chahed a souligné que le terrorisme et les coûts de sa résistance ainsi que la concentration sur la réussite de la transition et de la démocratisation ont représenté des frais importants pour l’économie nationale, réaffirmant dans le même contexte les efforts de son gouvernement pour supporter ce fardeau.
Le chef du gouvernement a souligné le faible taux de croissance et le taux de chômage élevé dans le pays (un tiers des chômeurs sont des diplômés), mettant l’accent sur les efforts déployés pour améliorer le climat des affaires et concrétiser des projets de partenariat public-privé et la réforme fiscale.
Il a souligné la nécessité d’accélérer la numérisation de divers domaines en Tunisie afin d’améliorer les conditions sociales et économiques, d’autant plus qu’environ 50% des diplômés en technologie se rendent en Europe et en Amérique pour chercher de meilleures opportunités d’emploi.
Chahed estime que les problématiques dans les pays du Moyen-Orient sont multiples, mais ne peuvent en général être traitées dans leur globalité, en raison des politiques différentes de ces pays et de leurs économies entre pays pétroliers et autres producteurs de biens à valeur ajoutée.
De son côté, le directeur exécutif du Conseil de développement économique de Bahreïn, Khaled Al-Rumaihi, dira que l’instauration d’une stabilité au Moyen-Orient passe par la création d’emplois correspondant aux attentes de ces peuples tout en accordant des salaires substantiels.
Al-Rumaihi estime également nécessaire d’harmoniser la législation entre les pays du Moyen-Orient pour assurer le succès des échanges et des relations commerciales entre eux.
Pour sa part, le Premier ministre palestinien, Rami Hamdallah, a déclaré que le développement de l’enseignement et de la formation professionnelle constituait l’espoir de garantir la stabilité sociale au Moyen-Orient et de réaliser ainsi un véritable développement.
Il a souligné les difficultés empêchant l’exportation de produits palestiniens, en particulier de fleurs vers l’Europe, en raison du grand nombre de points de contrôle, affirmant compter sur la Jordanie pour garantir la liberté de circulation.
Hamadallah a indiqué que malgré ses conditions difficiles, la Palestine a pu améliorer la croissance de son PIB de 6% entre 2015 et 2018.