Lors d’une plénière à l’ARP, mardi 22 janvier, des députés ont mis en doute la convention de prêt conclu le 31 janvier 2018 entre la Tunisie et l’Agence française de développement (AFD) pour le financement d’un programme de gouvernance des entreprises publiques tunisiennes.
Il s’agit d’un financement de 100 millions d’euros (environ 350 millions de dinars tunisiens), accordé à la Tunisie sous la forme d’un prêt de politique publique, pour soutenir les réformes prioritaires du gouvernement dans le secteur public et accompagner la refonte du système de gouvernance de 202 entreprises et établissements publics opérant dans 17 secteurs d’activités et employant près de 190 mille personnes.
En effet, Abdelaziz Kotti (député de Nidaa Tounes) a critiqué l’approbation par le gouvernement de cette convention “sans procéder à un débat national autour de la réforme des entreprises publiques en difficultés financières”.
Il prête au gouvernement l’intention de “détourner le montant du crédit pour financer le budget de l’Etat pour l’année 2019 et réduire le déficit budgétaire”, en ce sens que “le montant du crédit en question ne suffit pas pour réformer les entreprises publiques”, explique-t-il.
Le député du Front populaire, Jilani Hammami, abonde dans le même sens, dénonçant “la légèreté avec laquelle le gouvernement prend la question de la dette qui pénalise les futures générations”. Pour, il est indispensable de faire l’audit des entreprises publiques pour dégager les raisons de la mauvaise gestion, avant d’entamer la discussion du financement d’un programme de réforme de leur gouvernance.
Quant à Slim Besbes (Ennahdha), il a pris la défense du gouvernement pour souligner que celui-ci “n’a pas besoin d’un dialogue national pour conclure ce genre d’accord, puisque ça relève de ses prérogatives”.
Besbes rappellera par ailleurs la restructuration des trois banques publiques qui “a permis d’améliorer leurs performances, les plaçant dans le top 5 des meilleures banques nationales”.
Selon lui, le prêt de l’AFD a été accordé “à des conditions préférentielles, par rapport aux conditions de plus en plus difficiles des marchés financiers”.