Le réalisateur Mahmoud Jemni prépare un nouveau documentaire intitulé “Non/Oui” qui traite de la question du racisme en Tunisie.
Ce nouveau documentaire qui est en phase de montage s’inscrit dans le cadre d’une trilogie sous le nom “Douleur et Résistance”.
Après le premier documentaire intitulé “Coloquinte” sorti en 2012 traitant de la torture institutionnelle entre 1956 jusqu’aux événements du bassin minier de 2008 puis un second “Warda, la passion de la Vie” sorti en 2015 et évoquant le combat d’une peintre contre la maladie du cancer par l’art, le troisième film “Non/Oui” de Mahmoud Jemni aborde la question du racisme, au moment où la Tunisie vient de décréter la journée du 23 janvier de chaque année, une fête nationale de l’abolition de l’esclavage et de la traite.
A ce sujet, le réalisateur Mahmoud Jemni a déclaré à l’agence TAP que le documentaire “Non/Oui” parle d’une jeune diplômée noire originaire de Gabès qui rentre au pays déterminée à mettre son savoir-faire en matière de communication au profit de la patrie mais ses multiples contacts lui ouvrent les yeux sur des attitudes discriminatoires allant à l’encontre des préceptes religieux et des choix politiques de son pays dont certains remontent au 19ème siècle avec l’abolition de l’esclavage le 23 janvier 1846 par Ahmed Bey.
D’une durée de 75 à 80 mn, le film “Non/Oui” suit plusieurs personnages de tous âges, générations et niveau social confondus ainsi qu’une élue du peuple et une représentante d’association en plus d’un sociologue et d’un psychiatre, a fait savoir le réalisateur.
Ce documentaire traite la question du racisme sur les plans historique, géographique, économique, culturel, psychologique et social, précise Jemni en affirmant que le film pose des interrogations sans pour autant chercher à donner des réponses.
Définissant le cinéma comme vecteur de conscience, Mahmoud Jemni souligne que son film cherche à mettre à nu les contradictions de la société tunisienne sans jugement. “Même si la Tunisie reste un pays précurseur dans la lutte contre le racisme avec l’abolition de l’esclavage en 1846, la réalité rend compte que le vivre-ensemble en Tunisie est souvent mis à rude épreuve à travers des mots rabaissants comme “oussif”, ou des pratiques sociales comme la réticence face au mariage mixte”, a ajouté le réalisateur.
C’est un film qui interpelle et questionne. Il fait appel au passé douloureux pour mieux préparer un meilleur avenir, conclut-il.