La lutte contre la violence à l’égard des femmes en Tunisie a été au centre d’une réunion, jeudi 24 janvier, de la Commission des affaires de la femme, de la famille, de l’enfance, des jeunes et des personnes âgées.
La réunion s’est déroulée en présence de Herta Dübler-Gmelin, membre du Parti social-démocrate d’Allemagne (SPD) et ancienne ministre fédérale de la Justice.
A cette occasion, la présidente de la Commission des affaires de la femme, Samah Dammak, a rappelé l’adoption, en 2017, de la loi organique relative à l’élimination de toutes les formes de violence à l’égard des femmes.
Elle a ajouté que la plupart des ministères concernés par cette question ne disposent pas de programmes d’action pour venir en aide aux femmes victimes de violence à l’exception du ministère de l’intérieur qui a créé des cellules d’écoute des femmes victimes de violence et formé des agents pour les accueillir et les orienter.
Elle a, en outre, relevé l’existence de plusieurs lacunes au niveau du numéro vert mis à la disposition des citoyens qui désirent signaler des cas de violence à l’égard des femmes, évoquant, notamment, le manque de professionnalisme des personnes chargées de recevoir les appels.
Elle a dénoncé le manque de centres d’hébergement et d’accueil des femmes victimes de violence, indiquant que le ministère de la femme dispose d’un seul centre.
D’après la présidente de la Commission, la violence à l’égard des femmes est définie comme étant toute atteinte physique, morale, sexuelle ou économique.
La violence politique consiste, selon l’oratrice, à priver la femme de l’exercice de toute activité politique ou associative.
De son côté, Herta Dübler-Gmelin a, à cette occasion, présenté l’expérience de son pays dans ce domaine, insistant sur l’importance de dispenser aux agents de sécurité une formation pour renforcer leurs compétences en matière de prise en charge des femmes victimes de violence.
Elle a proposé, aussi, de créer au sein des établissements hospitaliers des centres d’assistance aux femmes victimes de violence pour leur prodiguer les soins nécessaires, leur apporter un soutien psychologique et leur fournir les certificats médicaux attestant de violences pour qu’elles puissent faire valoir leurs droits.
Elle a, en outre, mis l’accent sur l’importance du rôle des associations féminines dans l’orientation des femmes victimes de violence.