Selon la directrice générale du pôle technologique (ATPT) El Fejja (Monastir), Nayla Nouira, interrogée par la TAP, les pôles technologiques font face à plusieurs difficultés logistiques, foncières et administratives.
Le gouvernement a décidé de mettre à leur disposition une ligne de financement de 100 millions d’euros (près de 350 millions de dinars). Ceci leur permettra de mobiliser davantage d’investissements et de créer, vers 2020, quelque 20 mille postes d’emplois. Elle s’exprimait en marge du premier forum des pôles technologiques, organisé jeudi 24 janvier 2019 à Tunis.
Nayla Nouira évoque les moyens de surmonter ces difficultés liées principalement au transport du personnel, au financement des projets de construction, à l’acquisition des équipements et la lenteur des travaux de réaménagement des terrains cédés à ces pôles.
Selon elle, ces difficultés sont donc liées à des problèmes fonciers, logistiques et techniques, à la détérioration de l’infrastructure et au manque de connexion de certains pôles aux réseaux du transport.
Ainsi, les 10 sociétés de gestion des pôles technologiques du pays sont confrontées à des difficultés de financement, alors que dans d’autres pays, européens notamment, ce genre de pôles sont toujours soutenus financièrement dans l’acquisition des équipements et la réalisation des travaux de réaménagement ainsi que dans la construction et l’installation des laboratoires.
A propos des problèmes d’ordre foncier, la responsable indique que les sociétés de gestion des pôles technologiques rencontrent également des difficultés dans la construction de nouveaux bâtiments au sein des pôles pour les louer par la suite aux investisseurs, et ce en raison de la hausse des coûts de construction.
L’obtention des crédits constitue un autre handicape pour les pôles, à cause de la hausse du taux d’intérêt et la lenteur des procédures de raccordement aux réseau de gaz, d’électricité, d’eau potable et des télécommunications …
“Cependant, souligne-t-elle, je peux affirmer que l’activité des pôles technologiques connaîtra dorénavant une évolution notable, grâce aux mesures annoncées par la chef du gouvernement au cours du premier forum des pôles technologiques, surtout celle portant sur une ligne de financement d’une valeur de 100 millions d’euros (près de 350 millions de dinars), qui sera consacrée à l’aide aux sociétés de gestion des pôles technologiques pour réaliser des travaux de construction et aménager des espaces aux investisseurs.
A la question de savoir qu’elle est la stratégie pour les prochaines années et quels sont vos objectifs pour les pôles, elle a répondu qu'”à court terme, c’est-à-dire à l’horizon 2020, nous nous attachons à créer près de 20 mille postes d’emplois surtout au profit des diplômés de l’enseignement supérieur. Nous planifions également l’aménagement de près de 650 hectares supplémentaires pour atteindre 13.000 ha de terrains aménagés à l’intérieur des pôles, ce qui nous permettra de mobiliser davantage d’entreprises dont le nombre est de seulement 309”.
Elle poursuit en disant que la réflexion s’oriente vers la création d’un réseau regroupant les pôles technologiques, les ministères concernés et toutes les parties actives à l’intérieur de ces pôles ainsi que les investisseurs…
Pour ce faire, elle appelle à accélérer la mise en place d’un cadre juridique régissant l’organisation des “réseaux de partenariat” qui sera à même d’impulser l’action commune entre les entreprises de recherche, les centres de formation, les établissements d’enseignement…
Enfin, Nayla Nouira assure que le pôle d’El Fejja (Monastir) a reçu des demandes totalisant 50 mille m2, mais la capacité d’accueil à l’intérieur de ce pôle ne dépasse pas les 10 mille m2, à cause du manque de financement nécessaire aux travaux d’extension ou de construction de nouveaux bâtiments.
Elle indique que globalement les pôles technologiques reçoivent, annuellement, entre 10 mille et 20 mille m2 de demandes, alors que le coût élevé des constructions et le manque de financement font obstacle à l’opération de mobilisation de investisseurs.