Les négociations avec l’Union européenne (UE) sur l’Accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA), entamés en octobre 2016, se déroulent dans un silence médiatique, en l’absence de données et de déclarations officielles du gouvernement tunisien et de la délégation de négociation.
C’est en tout cas ce qu’a affirmé le professeur universitaire Mustapha Jouili, dans une déclaration à l’Agence TAP.
Intervenant, lors d’une rencontre-débat sur l’ALECA, Jouili, membre également de l’Association de recherche économique et sociale Mohamed Ali El Hammi, a appelé à faire participer les composantes de la société civile et les partis politiques dans les négociations de l’ALECA, afin de clarifier cet accord et ses impacts sur les citoyens.
Il a souligné dans ce cadre que ledit accord aura des conséquences négatives directes et indirectes sur l’économie nationale et renforcera la prédominance de l’Europe sur la Tunisie.
Ces craintes résultent de l’expérience de la Tunisie avec l’UE lors de l’Accord de partenariat de 1995 qui a eu des “conséquences désastreuses”.
De son côté, l’activiste de la société civile, Maha Belhadj Alaya, estime nécessaire de clarifier cet accord, faisant référence au silence médiatique choisi par le gouvernement tunisien.
Elle a mis l’accent sur l’importance du rôle des associations et de la société civile dans la sensibilisation des différentes catégories de la société de la gravité de cet accord qui approfondira la colonisation économique de la Tunisie.
Cette rencontre a été organisée par l’Union régionale du travail de Nabeul, en collaboration l’Association de recherche économique et sociale Mohamed Ali El Hammi, avec la participation de représentants de la société civile.
Pour rappel, le dernier round des négociations entre la Tunisie et l’UE s’est déroulé du 10 au 14 décembre 2018 à Bruxelles.
Le ministre du Transport et négociateur en chef, Hichem Ben Ahmed, avait déclaré, le 5 décembre 2018, lors d’une rencontre avec la société civile, que les négociations entre la Tunisie et l’Union européenne sur l’ALECA avancent au rythme des études lancées ou parachevées sur la libéralisation des services, ainsi que l’écart entre les deux parties en matière de procédures sanitaires et phytosanitaires et les études sur les secteurs laitier et des agrumes.
La partie tunisienne est attachée aux principes de l’asymétrie et de la progressivité compte tenu de la situation de certains secteurs sensibles, avait-t-il dit.
Pour un universitaire, de la trempe de Mustapha Jouili, on attendu mieux que ça dans son analyse. Car il est archi-faux de dire que la société civile et les médias sont mis à l’écart des négociations sur l’ALECA. Sauf s’il veut que ces derniers fassent partie qui négocie, ce qui n’est valable nulle part ailleurs dans le monde.