Les cas de violence dans 74 collèges et lycées relevant du commissariat régional de l’éducation de Tunis1 ont connu une baisse, passant de 542 cas au cours de l’année précédente à 434 cas actuellement, a fait savoir Fatma Wided Helal, commissaire régionale de l’éducation de Tunis 1.

Le recul du nombre des cas de violence ne peut pas dissimuler l’ampleur de ce phénomène, a-t-elle déclaré, en marge d’une conférence régionale tenue sur ” la violence en milieu scolaire “, à l’initiative du commissariat régional de l’éducation de Tunis 1. La responsable a appelé à faire face à à ce phénomène à travers l’analyse et l’identification de ses causes.

La plupart des cas de violence ont été enregistrés dans la région du Kram-ouest, notamment au collège Assad Ibn El Fourat et El Kabaria, Djebel Jloud, a-t-elle souligné, précisant que les élèves impliqués dans la violence ont passé devant le conseil de discipline.

L’universitaire en sociologie à l’université de Tunis, Moncef Ouannes a insisté sur l’importance d’étudier les causes de la propagation de la violence en milieu scolaire entre élèves, mais aussi à l’encontre des agents de l’administration et des enseignants, et à identifier les facteurs de la dégradation de la place de l’école tunisienne.

Ouannes a aussi appelé à un dialogue sociétal global permettant de reconstruire l’école tunisienne, réviser ses méthodes et lui redonner sa place symbolique d’antan.

De son côté, l’expert et chercheur en éducation, Khaled Chebbi a proposé aux autorités tunisiennes d’élaborer un plan régional pour la lutte contre la violence en milieu scolaire, adapté à la nature des problèmes recensés dans les établissements éducatifs.

Ce plan régional permettra de déterminer les sources de problèmes dans chaque établissement et d’identifier les solutions adéquates, a-t-il indiqué.

L’expert en vie scolaire, Mustapha Cheikh Zawali a estimé, pour sa part, que la cause principale de la propagation de la violence en milieu scolaire est le conflit entre l’élève qui vit à l’ère du digital, d’une part, et l’école conservatrice fondée sur des pédagogies traditionnelles. Il a appelé à ce propos à intégrer l’éducation numérique aux programmes éducatifs tunisiens.

L’élève tunisien qui passe plus de 8 heures de navigation sur Internet est en train de chercher une possibilité de liberté et d’évasion, qu’il ne trouve pas dans son école et qui lui impose les règles de la discipline et de la soumission à l’autre, a-t-il fait remarquer.