Le poète, académicien, traducteur et hispanisant tunisien, Ridha Mami, vient de remporter le prix international “Ibn Arabi” de la littérature arabe pour l’année 2018 pour l’ensemble de son oeuvre dans le domaine de la littérature arabe.
La maison d’édition espagnole Sial-Pigmalion a choisi de décerner ce prix à Ridha Mami en reconnaissance également à son premier ouvrage “L’anthologie de la poésie tunisienne” en langue espagnole qui sera publié dans les prochains jours.
Contacté par l’agence TAP, Mami a fait savoir que cet ouvrage comporte plus de cinquante poèmes de 16 poètes tunisiens, en l’occurrence Abou El Kacem Chebbi, Mnaouar Smadeh, Moncef Ouheibi, Sghaier Ouled Ahmed, Moncef Mezghanni, Adam Fethi, Abdelaziz Kacem, Kamel Bouajila, Mohamed Ghozzi, Jamila Mejri, Salah Souissi, Nasr Sami, Ayman Hasan, Adel Myizi, Ridha Mami et Slaheddine Hamadi.
Enseignant en langue et littérature espagnoles à l’Université de La Manouba et président de l’Association tunisienne des diplômés en langue et littérature espagnoles, Mami a fait savoir que cette anthologie qui sera distribuée dans les librairies espagnoles à partir du mois de février prochain sera disponible pour les lecteurs au Salon international du livre de Bogota (Colombie) au mois d’avril 2019 et à la foire internationale du livre de Madrid au mois de juin prochain. L’ouvrage sera également distribué dans les différents pays hispanisants de l’Amérique Latine.
Parlant du contenu, il a mentionné que les thèmes portent sur l’engagement dans son sens global comme la condition humaine et les valeurs universelles dont la liberté. D’ailleurs, a-t-il expliqué, le thème de l’engagement ne se limite pas aux questions d’ordre politique ou à la poésie de la résistance pour que l’anthologie selon ses dires, ait un sens.
Les poèmes traduits dans cet ouvrage remontent à près d’un siècle (exactement de 1920 à 2019) et relèvent de quatre époques: la période de la colonisation, la période du régime bourguibien, l’ère de Ben Ali et la Révolution et post-révolution. Les poèmes durant ces différentes époques traduisent ce qui a marqué la société tunisienne du point de vue social, économique, culturel et autre.
Cette traduction, comme les précédentes, a-t-il indiqué s’inscrit dans le cadre des efforts entrepris pour faire connaitre nos poèmes auprès de l’autre bien que cette question demeure difficile et complexe dès lors que l’acte de traduction ne peut être fidèle dans le sens profond du terme au texte dans sa langue d’origine.
Par ailleurs, il a mentionné que l’obtention du Prix international “Ibn Arabi” de la littérature arabe revêt une grande symbolique dès lors qu’il révèle à son avis une conscience de la part d’une maison d’édition espagnole quant à l’importance de la langue et de la littérature arabes.
Pour rappel, ce prix a été crée en 2017 dans le cadre de la célébration du 20ème anniversaire de Sial-Pigmalion. Le lauréat de la première édition a été le poète et traducteur marocain Khaled Rissouni.