Les habitants de la ville de Rejiche à Mahdia prévoient d’observer un sit-in, le 8 février 2019, pour protester contre un projet d’installation de canaux d’évacuation d’eaux usées, qui pourraient polluer davantage les eaux de la mer dans leur ville.

Soutenus par les activistes de la société civile et le conseil municipal, les habitants ont lancé une campagne baptisée “Sayeb El Behar” slogan en langue arabe, qui veut dire “Laissez la mer tranquille”.

Le projet d’assainissement controversé, lancé le 15 novembre 2018, prévoit, d’après eux, d’évacuer les eaux usées de plusieurs villes de Mahdia dans la mer de Rejiche.

Une action, dont les impacts seront dévastateurs sur les 600 petits marins-pêcheurs de cette localité, dont les sources de revenus dépendent des activités de pêche.

Des marins-pêcheurs ont indiqué qu’ils sont déjà victimes de la pollution marine qui à causé la disparition de plusieurs espèces de poissons et d’algues, faisant état, dans des déclarations au correspondant de TAP à Mahdia, de “mauvaise gestion des anciens réseaux d’assainissement et de non conformité aux normes techniques”.

Cette pollution avait également des impacts sur la santé humaine, puisqu’elle a engendré la propagation de maladies dermatologiques surtout chez les enfants pendant l’été (saison estivale), ont indiqué des habitants.

Ils accusent l’ONAS d’être à l’origine du problème, faisant savoir qu’ils ont déjà fait recours, avec l’aide d’activistes de la société civile, à des analyses d’échantillons des eaux de la mer. Celles-ci ont prouvé l’existence d’une bactérie qui détruit les algues et les alevins, toujours selon eux.

Le directeur régional de l’assainissement à Mahdia, Noureddine El Haj Ali, avait déjà démenti ces accusations dans des déclarations antérieures.

“Il n’y a pas de zone industrielle à Réjiche, donc il n’y existe pas d’eau industrielle”, a-t-il dit, relevant que “ce sont les eaux usées domestiques de la ville de Rejiche et de Mahdia qui sont versées dans la mer après un traitement préalable”.

Le responsable affirme aussi que les réseaux d’assainissement installés en 2006 sont conformés aux normes et que le ministère de la Santé publique avait prélevé des échantillons de l’eau de la mer sur la plage de Rejiche pour analyse et “aucune bactérie n’a été détectée”. “Le département de la santé aurait interdit la nage dans cette plage, si cette bactérie existe”, insiste-t-il.