Le Syndicat des magistrats tunisiens (SMT) a organisé, dimanche 3 février à Gammarth, la première séance plénière ordinaire sous le thème “Etat des lieux du pouvoir judiciaire, entre menaces et défis”.
Le président du SMT, Brahim Bousleh, a déclaré aux médias que ce thème a été choisi pour examiner l’état des lieux du pouvoir judiciaire en Tunisie qui demeure “tiraillé entre les menaces et son ambition à réaliser d’importants défis”.
Il a précisé que le pouvoir judiciaire fonctionne dans des conditions dérisoires du point de vue infrastructure et des moyens de travail quasi-inexistants, outre ce qu’il a qualifié de “mauvaise médiatisation”. Sur ce point, il estime que certains médias et programmes télévisés ont enfreint “l’éthique professionnelle” en évoquant des affaires qui sont encore à l’examen, ce qui a affecté négativement l’image du magistrat.
Mais Me Moussaoui, n’est-ce pas souvent vos confrères et consœurs qui viennent sur les plateaux de télé dévoiler certaines affaires en justice? Il serait donc plus “déontologique” d’accuser les avocats que les médias, car ces derniers ne créent pas l’info.
Sonia Moussaoui, trésorière du syndicat, a réaffirmé que le syndicat a oeuvré depuis sa création à renforcer l’indépendance de la magistrature, une action qui a nécessité d’énormes efforts. Le syndicat a largement oeuvré pour instituer une loi conformément aux normes internationales et aux aspirations des magistrats en leur garantissant la sécurité et celle des tribunaux. Cependant, et jusqu’à nos jours, le corps magistral fonctionne suivant la loi de 1967 ce qui est “inacceptable” dans une deuxième République où le pouvoir judiciaire constitue l’un des piliers de la démocratie, déplore-t-elle.
Le secteur de la magistrature en Tunisie demeure au dernier classement en comparaison avec les autres pays du monde, assure Moussaoui, soulignant que cette situation ne peut plus continuer appelant dans ce sens à accélérer la mise en place d’une loi selon les normes internationales qui assure définitivement et d’une manière efficace l’indépendance de la magistrature.
Cela dit, les magistrats continueront d’accomplir leur mission et de poursuivre leur travail en dépit de toutes les menaces.