Le Président de la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (CONECT), Tarek Chérif propose dimanche, la création d’une instance de régulation indépendante dans le domaine de l’énergie, lors d’une conférence internationale sur “la maîtrise de l’énergie et les énergies renouvelables”, organisée, à Tunis.
Et de préciser que cette instance aura un rôle prospectif et assurera le suivi de l’évolution du secteur de l’énergie. Formé d’experts, elle sera chargée d’examiner la tarification de l’électricité, du gaz et des hydrocarbures et assurera un rôle consultatif, pour le ministre chargé de l’énergie.
Chérif a précisé que cette proposition a été soumise à la Présidence du gouvernement mais la CONECT n’a reçu aucune réponse, jusqu’à présent.
Il a critiqué la politique adoptée par le gouvernement qui a décidé des augmentations successives de la tarification de l’électricité, lesquelles ont atteint 50% en six mois, surtout pour les industriels. Il a considéré cette question inacceptable pour les entreprises puisqu’elle impacte leur compétitivité.
Le Président de la CONECT a, par ailleurs, exprimé ses regrets pour le retard enregistré dans le développement des énergies renouvelables, qu’il a estimé à plus de dix ans, soulignant que 40% des fonds de la caisse de compensation sont destinés à l’importation des produits énergétiques et que le déficit de la balance énergétique a atteint 6 milliards de dinars, fin 2018.
Partant de ce constat, il a appelé à libéraliser le secteur des énergies renouvelables, ouvrir ce domaine à l’initiative privée et à renforcer davantage le partenariat public privé (PPP).
Dans son intervention, le Secrétaire d’Etat à l’Economie numérique, Habib Debbabi, a assuré que la stratégie nationale de promotion des énergies renouvelables, est en train d’évoluer à un rythme élevé puisque des permis de production de l’électricité (mille mégawatts), à partir des énergies éoliennes et solaires, ont été accordés en 2018.
“L’objectif étant de produire 30% de l’électricité par les énergies renouvelables à l’horizon 2030 en faisant participer le secteur privé” a-t-il poursuivi.
Il a, par ailleurs, assuré que les études réalisées montrent que les énergies renouvelables peuvent générer 20 mille emplois directs en Tunisie.