“Il faut se spécialiser davantage pour pouvoir exporter plus et être plus compétitif”. C’est ce qu’estime le ministre du Commerce, Omar El Béhi, dans son intervention lors d’une conférence plénière sur les alternatives et les mécanismes de financement du commerce en Afrique.
“Aujourd’hui, les entreprises tunisiennes qui exportent le plus sont les entreprises les plus spécialisées par exemple dans des secteurs comme l’industrie pharmaceutique, les services ou l’agroalimentaire”, a-t-il indiqué, lors de cette conférence tenue à Tunis, en marge de la deuxième édition de FITA 2019 (Financing Investment & Trade in Africa) organisée les 05 et 06 février.
A cette occasion, le ministre n’a pas manqué d’énumérer les principales réformes et mesures prises par le gouvernement pour faciliter les échanges commerciaux avec les autres pays africains.
El Béhi a, en outre, rappelé que la Tunisie a été parmi les pays signataires de l’accord de la Zone de libre-échange continentale (ZLEC); elle a également adhéré au COMESA et est devenue membre observateur de la CEDEAO.
Il a aussi souligné que les échanges avec les pays africains sont passés de 1,3 milliard de dinars en 2000 à 8,6 milliards dinars en 2018, ce qui représente 8,8% du volume global des échanges commerciaux de la Tunisie.
De son côté, Kanayo Awani, directrice générale de la Banque africaine d’import-export (AFREXIM BANK), dira que la réouverture prochaine du bureau de cette banque pour l’Afrique du Nord en Tunisie permettra de promouvoir et de soutenir les investisseurs tunisiens qui désirent accéder au marché africain.
Pour sa part, Mohamed Kamal Mokdad, directeur général de la Banque centrale populaire du Maroc (BCP), a souligné que sa banque met à la disposition des investisseurs et entrepreneurs une panoplie de mécanismes de financement pour les aider à promouvoir leurs échanges commerciaux interafricains qui ne dépassent pas les 18% malgré la richesse des ressources dans le continent africain.
Il a toutefois mis l’accent sur l’importance de raisonner en termes de chaîne de valeur et de filières intégrées, outre la convergence nécessaire en droit et en fiscalité, soulignant que l’adhésion et l’élargissement des zones économiques, comme la CEDEAO, produit un environnement favorable à l’échange.
Oumar Tembely, directeur du département des opérations à la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), plaide, quant à lui, en faveur de la spécialisation des économies.
“Chaque pays doit pouvoir, en fonction de ses avantages comparatifs, se spécialiser dans un domaine bien précis et ravitailler les autres pays qui ont un déficit en la matière. Il ne faut pas que chaque pays veuille produire et exporter dans tous les domaines”, a-t-il expliqué.
Il a ajouté par ailleurs que l’intégration passe surtout par le financement des infrastructures régionales qui permettent de faciliter le commerce entre plusieurs pays signalant que tous les plans stratégiques de la BOAD ont mis l’accent sur l’intégration régionale qui doit passer par le financement de l’infrastructure et la spécialisation des économies en plus des critères de convergences.
Pour Abdallah Ben Messaoud, directeur général adjoint de la Banque tuniso-nigérienne “SONIBANK” -dont la STB (Société tunisienne de banque) détient 25% du capital-, a un rôle important à jouer au niveau du conseil.
“La banque n’assure pas seulement le financement mais elle assure également l’accompagnement et le conseil”, a-t-il dit, mettant l’accent sur l’importance de la vulgarisation et de la diffusion de l’information économique outre la nécessité de développer le secteur privé dans plusieurs pays africains afin qu’il contribue au développement et à la création d’emplois.
A noter que FITA 2019 regroupe un millier de cadres, décideurs, ministres en charge de l’Investissement, de patrons d’institutions financières panafricaines… pour réfléchir ensemble sur les meilleurs moyens d’enrichir les dispositifs et techniques de financement à même de soutenir le développement attendu du commerce et de l’investissement intra-africain.
Les participants ont évoqué plusieurs freins à l’investissement en Afrique comme les problèmes logistiques, juridiques, fiscaux, financiers et autres.
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