Oui, la Tunisie est malade. Oui, la Tunisie est menacée dans sa propre existence, du moins dans sa forme moderniste actuelle. Ses principaux ennemis sont les obscurantistes religieux et les apprentis politiques.

Les exigences économiques sont utilisées et mises sarcastiquement en avant pour occuper les politiques et les figer dans leur incompétence.

Non, les choix économiques ne sont tributaires que d’une volonté politique, et ces choix demeurent juste un moyen pour accomplir le bien-être citoyen.

Les slogans inventés de type “diversité“, “vivre ensemble“, etc., sont à première vue de la communication mais en réalité on s’aperçoit vite que c’est de la politique. Cela permet l’apparition de quotas entre autres excentriques donnant une permanence du vivre ensemble entre un projet sociétal contemporain en harmonie avec la «tunisianité» et l’autre projet sociétal, nostalgique d’un temps largement révolu sous d’autres cieux et même pas en Tunisie qui a toujours triomphé de l’obscurantisme et de l’ignorance !

Ce vivre ensemble ne peut aboutir à plus ou moins long terme qu’à un seul résultat, celui de la cassure de la nation.

On nie, dans ce pays, ce clivage coupable entre les deux projets. Les médias font tout pour le banaliser en vulgarisant ses aspects et cherchent même à noyer ses dissensions flagrantes dans des discussions byzantines de programme et de visions, envoyant devant la justice tous ceux qui, de prêt ou de loin, risquent de mettre en péril ce système mis machiavéliquement en place.

Le drame, aujourd’hui, est que tout est noyauté par cette minorité fortement représentée, à tel point que même le rap, en apparence moyen d’expression d’une jeunesse en mal de vivre, joue, pourtant, un rôle capital dans la formation de l’état d’esprit en faveur des obscurantistes religieux.

Qui sont les alliés des obscurantistes ?

Principalement les partis politiques et les grands corps de l’Etat. Toute cette super structure est faite l’alliée, d’une manière ou une autre, de cette volonté de transformer la société tunisienne pour une préférence islamiste pourvu qu’elle maintienne intacts ses acquis et avantages.

Que faire ?

Aujourd’hui, alors que nous sommes à la veille d’élections décisives, la solution passe impérativement par les urnes. Le choix doit être éclairé et surtout ne pas tomber dans les mêmes fautes qu’en 2014. Même si, à ce jour, la scène politique paraît n’être occupée que par les islamistes et leurs alliés, qu’ils soient au pouvoir ou en dehors, il ne faut plus tomber dans les pièges et se sentir obligés de voter «utile».

Les arguments du style «jeunes et quadragénaires», ou «rompus aux rouages de l’Etat» ou que sais-je encore comme aberration, doivent être considérés avec perspicacité et chercher à connaître la vraie identité politique de ces candidats politiques pour que votre choix soit avisé et qu’il aboutisse à un résultat qui permettra de rompre avec les complicités et les compromissions.

Dr Maher HAFFANI