GBCHealth, la Fondation Aliko Dangote et la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique ont organisé conjointement le premier Forum Africa Business -Health Forum- en marge du 32e Sommet de l’Union africaine.
Le Forum a réuni des chefs d’État et des dirigeants d’affaires intéressés par une plus grande collaboration entre le secteur privé et le secteur public en matière de santé.
Le Premier ministre éthiopien, Dr Abiy Ahmed, le président du Botswana, Mokgweetsi Masisi, et le président de Djibouti, Ismaïl Omar Guelleh, ainsi que des chefs d’entreprise, se sont engagés à modifier de manière drastique les soins de santé en Afrique.
C’est à cette occasion qu’a été lancée l’African Business Coalition for Health (ABCHealth), une coalition d’entreprises et de philanthropes qui se réuniront pour transformer les soins de santé pour les populations africaines, lesquelles sont en plein essor. Des leaders des secteurs public et privé ont salué cette initiative qui devrait permettre d’améliorer les services de santé en Afrique.
Conçue par GBCHealth et la Fondation Aliko Dangote, ABCHealth mobilisera des champions du secteur privé qui ont la volonté de faire progresser les soins de santé en Afrique.
Outre les grands acteurs actuels de la santé, ABCHealth réunira d’autres dirigeants d’affaires africains, dans le but de transformer l’accès aux soins de santé pour l’Africain moyen.
Aigboje Aig-Imoukhuede, cofondateur d’ABCHealth et coprésident de GBCHealth, a précisé : «Seuls les partenariats permettront de relever les défis auxquels le continent est confronté en matière de santé. Les soins de santé en Afrique pâtissent de l’insuffisance de financements publics et des aides limitées; les dépenses prises en charge par les patients représentent 36% des dépenses de santé en Afrique. Compte tenu de nos niveaux de revenus, il n’est pas surprenant que les dépenses de santé en Afrique ne puissent absolument pas répondre aux besoins des populations. Le déficit de financement se chiffre à 66 milliards de nairas (181 millions de dollars) par an».
«Le secteur privé a été insuffisamment sollicité dans le combat pour améliorer la santé en Afrique, et c’est pour cette raison qu’ABCHealth a l’intention de réunir toutes les parties, et de servir de point de convergence pour les individus ou les entreprises qui sont déterminés à faire progresser les soins de santé, limitant ainsi les erreurs d’approche», a ajouté Aigboje Aig-Imoukhuede.
Dans son discours, Aliko Dangote, président de la Fondation Aliko Dangote, a affirmé que le Forum Africa Business identifiera les problèmes et les solutions aux défis en matière de santé en Afrique, en vue de susciter une mobilisation dans ce domaine.
La directrice exécutive de la Fondation, Halima Aliko-Dangote, a prononcé un discours dans lequel elle a expliqué : «Les gouvernements des pays développés et en développement s’intéressent de plus en plus aux partenariats public-privé pour étendre l’accès à des services de santé de qualité en faisant appel aux capitaux, aux capacités de gestion et au savoir-faire du secteur privé».
«Avec le lancement d’ABCHealth, les dirigeants d’affaires peuvent à présent contribuer directement à bâtir une Afrique en bonne santé et prospère, par le biais de partenariats. Cela apportera non seulement un progrès social, mais aussi des gains financiers. Nous mènerons une action durable en Afrique», a ajouté Halima Aliko-Dangote.
Pour sa part, la secrétaire exécutive de la CEA (Commission des Nations unies pour l’Afrique) qui a également organisé le forum, Vera Songwe, a indiqué : «Une Afrique en bonne santé est une Afrique productive; une Afrique productive est une Afrique prospère. Les dépenses de santé sont insuffisantes pour répondre aux besoins croissants des Africains en matière de soins».
Citant des conclusions du rapport sur la croissance économique en Afrique lancé lors du forum, Vera Songwe a poursuivi : «Seuls deux pays (l’Algérie et la Namibie) consacrent plus de 5% du PIB à la santé, et la part des dépenses prises en charge par les patients demeure extrêmement élevée. Le rapport nous montre l’impact économique important que peuvent générer les investissements dans la santé».
Des représentants de gouvernements, des dirigeants d’affaires et d’autres acteurs des secteurs privé et public ont également réaffirmé leur volonté de s’engager pour offrir des soins de santé de qualité à tous les Africains.
Lors d’une séance qui s’est tenue dans la matinée, le Premier ministre éthiopien, Dr. Abiy Ahmed a assuré : «Nous voulons faire du secteur de la santé notre priorité. Nous devons créer des partenariats public-privé et admettre que les gouvernements et le secteur privé doivent coopérer dans le domaine de la santé».
De son côté, le président botswanais, Mokgweetsi Masisi, a affirmé que la mobilisation des expertises, des ressources financières et des innovations permettrait d’améliorer considérablement les soins de santé en Afrique. Le président djiboutien s’est exprimé dans le même sens : «Aucun pays ne peut se développer sur le plan économique sans une population en bonne santé physique et mentale», insistant ainsi sur le fait que la santé est un moteur économique majeur.
Le directeur exécutif d’ONUSIDA, Michel Sidibé, a fait part de son point de vue : «Atteindre nos objectifs en matière de santé est une question de choix politique; nous voulons que des gouvernements s’engagent à agir».
Didier Drogba, le footballeur légendaire ivoirien qui, par le biais de sa fondation, facilite l’accès des populations vulnérables aux soins de santé et à l’éducation, a tenu des propos qui ont ému les participants : «Marquer des buts à la finale de la Ligue des champions ne peut se comparer au fait d’aider un enfant à mieux s’en sortir dans la vie».
Au programme de ce Forum figuraient également trois sessions parallèles sur les partenariats public-privé ayant pour thème «La mobilisation des fonds pour la santé au niveau national» et «Transformer le secteur de la santé – recherche et innovation dans la santé».
Cofondateur d’ABCHealth, Aigboje Aig-Imoukhuede a exhorté à l’action lors de la clôture du forum : «Les Africains doivent jouer leur rôle dans cette lutte afin que l’accès aux soins de santé soit aussi équitable sur le continent qu’ailleurs. Les Africains n’ont pas d’autre choix; nous devons résoudre les problèmes de ce secteur».
Il a demandé aux leaders des secteurs public et privé de rendre publics leurs engagements, et d’entrer dans l’Histoire, aux côtés d’ABCHealth, pour le bien de l’Afrique. Il a également remercié les co-sponsors du forum, Zenith Bank et Access Bank.