Le président du Syndicat des magistrats tunisiens (SMT) indique que les magistrats ne bénéficient pas de protection fonctionnelle, ajoutant que “l’immunité judiciaire a été dépassée par les événements”, et que les hommes d’affaires sont parfois mieux protégés que les magistrats.
En marge d’une rencontre sur le statut des magistrats, Bouslah a expliqué que les juges exercent sous la menace terroriste, appelant à la nécessité de promulguer une loi pour défendre et protéger leur intégrité physique.
Il a aussi mis l’accent sur le besoin d’améliorer les conditions financières des professionnels, faisant observer que les magistrats tunisiens sont les moins payés au monde.
Le président du SMT a ajouté que 100 magistrats tunisiens ont émigré vers les pays du Golfe et que 50 autres ont quitté la profession, faisant perdre au secteur des compétences ayant accumulé entre 10 et 15 ans d’expérience professionnelle.
“Le magistrat est traité sur la base des lois en vigueur, en tant que fonctionnaire judiciaire, et le service judiciaire est défini comme étant une profession administrative alors qu’il s’agit d’un pouvoir judiciaire”, a-t-il précisé.
De son côté, Mansour Chalendi, président du Centre des études et de la formation au sein du SMT, a indiqué que des correspondances ont été adressées aux députés des différents groupes parlementaires pour soulever et débattre des questions relatives aux magistrats, insistant sur le besoin d’élaborer de nouvelles lois tenant compte des dispositions de la Constitution.
Malika Mazari, présidente du Conseil de l’ordre judiciaire et présidente du tribunal cantonal de Tunis, a fait remarquer que la loi portant création du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) stipule le développement des lois y compris le statut des magistrats qui date de 1967. Elle a rappelé qu’une commission a été créée au sein du CSM pour l’élaboration de ces lois et que d’importants pas ont été franchis dans ce sens.