«L’énergie renouvelable levier de développement de l’économie nationale». C’est sur ce thème que la Chambre de commerce et d’industrie de Tunis (CCIT) a organisé un séminaire, mardi 19 février, à l’Hôtel Africa.
Etaient présents entre autres, le directeur général de l’électricité et des énergies renouvelables au ministère de l’Industrie et des PME, Belhassen Chiboub, mais aussi des représentants de l’Agence nationale pour la maîtrise de l’énergie, de la STEG, du Conseil supérieur de l’investissement, de la société EPPM, et de nombreux experts.
Dans son allocution, le président de la CCIT, Mounir Mouakhar, s’est dit heureux ce beau monde pour débattre d’un sujet éminemment important que celui des énergies renouvelables.
En effet, «… le recours aux énergies renouvelables qui date depuis des dizaines d’années et qui répond aux enjeux environnementaux de la Tunisie constitue avant tout un défi industriel », souligne M. Mouakhar.
Il a poursuivi en disant que «la Tunisie, depuis une décennie, a intensifié ses efforts d’exploration des énergies renouvelables, non seulement pour l’impact positif sur la balance commerciale, mais aussi pour l’amélioration de vie des Tunisiens, qui doivent tous avoir, un jour ou l’autre, accès à l’énergie, notamment dans les régions les plus défavorisées».
Après avoir entamé une transition historique, la Tunisie se doit de jeter les jalons d’une nouvelle Tunisie qui a besoin d’une transformation énergétique pour pouvoir prospérer, et surtout profiter de l’avantage réel dont elle dispose, qu’est le climat, la radiation solaire, soit des conditions qui ne peuvent que développer à grande échelle les technologies renouvelables, dit-il en substance.
C’est donc consciente du grand potentiel qu’ont les énergies renouvelable que la CCIT a réalisé, depuis 3 ans déjà, le projet FOSTER IN MED, un grand projet de la promotion des technologies solaires photovoltaïques dans la région méditerranéenne.
Ce projet a adopté les technologies innovantes solaires avec une approche stratégique dans six pays méditerranéens (Italie, Espagne, Egypte, Liban, Jordanie et Tunisie), avec l’appui de l’Union européenne, rappelle le président de la Chambre.
La nouveauté de ce projet consiste en l’installation d’une station de photovoltaïque ainsi que l’intégration de cette énergie au bâtiment, une initiative qui a été concrétisée avec succès au CENAFFIF Radès, détaille-t-il.
Aussi, conformément à ses missions, la Chambre de commerce et d’industrie de Tunis a lancé en 2018, via son Ecole Pratique de Commerce, une Formation de 6 mois de technico-commercial en management de l’énergie et en énergie solaire photovoltaïque.
Mais, de façon globale, explique M. Mouakhar, la finalité des efforts du gouvernement est d’instaurer une stratégie énergétique à l’horizon 2030, pour réaliser l’autosuffisance énergétique, garantir l’approvisionnement du pays et surtout réduire ses importations en énergie.
Il rappellera également, à l’instar des autres intervenants, que la Tunisie dispose d’un grand potentiel d’énergies renouvelables, parfois sous-estimé voire sous-exploité, en l’occurrence le photovoltaïque et l’énergie éolienne.
Ainsi, la stratégie du gouvernement vise à produire de l’électricité à partir des énergies renouvelables l’équivalent de 30% à l’horizon de 2030 (soit 3.500 MW), contre 3% actuellement.
Cette stratégie avance à grand pas, selon le président de la Chambre. Et pour étayer ses dires, il cite le projet pilote photovoltaïque de Tozeur (sur 20 hectares), qui est réalisé par la STEG avec le soutien de l’Allemagne.
A partir de là, Mounir Mouakhar indique qu’«il nous reste juste de valoriser nos ressources locales, à savoir le vent, le soleil, la chaleur du sous-sol, l’énergie de la mer et la biomasse sous ses différentes formes, ce qui va nous permettre un aménagement nouveau et durable, une diversification de l’activité économique et une redistribution des richesses aux collectivités locales».
Cependant, M. Mouakhar sollicite, au nom des adhérents de la Chambre, la mise en place du cadre juridique et des procédures administratives afin de renforcer l’intégration des énergies renouvelables dans le mix énergétique national, ce qui va permettre à ce secteur d’occuper une place grandissante dans l’économie du pays. Car, les énergies renouvelables ont un impact significatif dans l’industrie, sur la balance commerciale et aussi sur l’emploi, conclut-il.
Espérons qu’il sera entendu.