La cause du décollage économique du continent africain a impulsé des initiatives de rapprochement entre divers pays africains. Des personnalités marquantes ont contribué à les promouvoir avec l’intention de les faire performer.
A l’occasion de la 2ème édition de FITA, certains faits saillants, dont la finalité est de rapprocher les pays africains, ont été largement évoqués. Leurs auteurs ont été récompensés à Tunis. Nous ferons un focus sur les trois premières personnalités primées.
Aux grands hommes, le continent reconnaissant
Il voit d’un bon œil l’arrimage entre la Tunisie et la Guinée, et rappelle que l’amorçage a déjà eu lieu. Ainsi en est-il des échanges dans le domaine de l’infrastructure, de l’agriculture et de la santé. Avec une pointe d’humour, Gabriel Curtis, ministre guinéen des Investissements et du Partenariat public-privé, parle de Tunisair comme de l’ambulance du continent, pour souligner la notoriété de la plateforme tunisienne en matière de soins médicaux.
Benedict Okey Oramah, président de l’Afreximbank, a donné du souffle aux échanges intra-africains. En effet, Afreximbank, couvre à tour de bras le risque commercial africain. Confiant dans le site tunisien, il a annoncé que la banque ouvrira, à Tunis, son bureau régional, dans un délai imminent. En soutien aux exportations tunisiennes, il a également annoncé qu’Afreximbank mettrait 800 millions de dinars de financement en faveur des exportateurs tunisiens.
Hani Salem Sombol, président de l’ITFC -filiale d’assurance à l’export-, annonce le démarrage au mois de mars prochain du programme Arab African Trade. Il sera doté d’une enveloppe de financement d’un milliard de dollars et regroupera 40 pays.
Primer les organisations
Il faudra qu’un jour FITA envisage de primer aussi les organisations étatiques dédiées à l’intégration économique du continent. Certainement que la Zone de libre-échange (ZLEC) est parmi celles-là.
A l’évidence OHADA (Organisation d’harmonisation du droit des affaires) n’est pas moins méritante. Voilà un groupement de 17 pays qui ont compris l’importance de l’harmonisation entre eux des instruments juridiques. Ce groupement vit avec un droit des affaires uniforme et qui a œuvré à mettre sur pied une cour arbitrale africaine. L’émancipation des mœurs économiques et judiciaires sont liées.
Pareil pour CAVIE (Centre africain de veille et d’intelligence économique) basé à Tunis et dirigé par Guy Gweth.
Ce que je crois
L’intégration économique panafricaine vit un grand moment d’histoire. D’une lointaine utopie, voilà qu’elle devient un projet concret. Cependant, il y a loin de la coupe aux lèvres. Le projet ne fait que démarrer. L’Afrique commence à marquer des points, en prenant conscience de l’énormité des enjeux. Cela ne suffit pas. Jalloul Ayed, lors des débats, rappelait que l’Afrique connaît un déficit d’infrastructure évalué à 100 milliards de dollars. Par ailleurs, dit-il, le continent a besoin de 110 milliards de dollars annuellement pour optimiser ses échanges commerciaux panafricains. Deux solutions existent tout en étant exclusives l’une de l’autre. Ou, les investisseurs internationaux s’emparent de ces deux chantiers fondamentaux. Ou, l’Afrique s’y emploie par ses moyens propres. Cette dernière hypothèse nous paraît hasardeuse. N’empêche, nous la trouvons aux dimensions du continent…
Lors du focus réservé au Mali, Moussa Touré, PDG de l’API malien, parlait de la notoriété de l’efficacité de l’effort de branding des entreprises tunisiennes. Il rappelait que le plâtre tunisien s’imposait comme produit phare sur le marché du Mali.
A une échelle macroéconomique, la Bourse de Tunis peut-elle initier une place financière continentale ?
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