Le président de la République, Béji Caïd Essebsi, juge indispensable de renforcer la coopération arabo-européenne pour faire face aux défis qui se dressent devant les pays arabes et européens, particulièrement en matière de lutte contre le terrorisme et de migration, et de rétablissement de la paix et de la sécurité dans les régions affectées par un climat d’instabilité.

 

A l’ouverture du premier sommet arabo-européen (24-25 février) qui se tient dans la ville balnéaire de Charm El-Cheikh en Egypte sur le thème “Dans notre stabilité: Nous investissons”, Caïd Essebsi a assuré, dans une allocution dont lecture a été donnée par le ministre des Affaires étrangères, Khemaies Jhinaoui, que ces assises représentent un bond qualitatif dans le processus de la coopération arabo-européenne, dans la mesure où elles viennent consacrer une volonté politique partagée d’approfondir la concertation autour des meilleures voies pour relever ces défis.

“Ce premier sommet vient également concrétiser la volonté arabo-européenne de hisser les relations de coopération politique, économique et culturelle entre les deux espaces arabe et européen vers des paliers supérieurs de partenariat solidaire”, a-t-il ajouté.

Il s’agit aussi, a-t-il poursuivi, d’une opportunité pour établir un diagnostic commun des défis qui se posent, approfondir le dialogue stratégique autour des questions à caractère sécuritaire et politique et favoriser la complémentarité des rôles entre les deux espaces arabes et européens.

Selon le chef de l’Etat tunisien, “le règlement de la juste cause palestinienne représente une priorité urgente et un point de départ essentiel pour apaiser la tension et garantir la paix et la stabilité dans la région, notamment à la lumière de la situation qui prévaut au double plan régional et international”.

A ce propos, il a formé l’espoir de voir ce Sommet contribuer aux côtés des autres mécanismes de coopération à trouver une issue à cette question.

Tout en saluant les positions européennes de soutien au peuple palestinien, le président de la République a plaidé en faveur d’une meilleure coordination avec l’Union Européenne pour faire triompher la volonté de paix.

Il s’agit, a-t-il dit, de réunir toutes les conditions nécessaires pour relancer les négociations afin d’aboutir à une paix juste et globale et de permettre au peuple palestinien de recouvrer la plénitude de ses droits légitimes et d’établir son Etat indépendant avec pour capitale Al-Qods-Est, conformément à la légalité internationale, aux références du processus de paix et à l’initiative arabe de paix et sur la base du principe des deux Etats.

Pour Caïd Essebsi, le climat d’instabilité que connaissent certaines zones de la région a contribué à la montée du terrorisme et à l’amplification des activités du crime organisé et de la migration irrégulière.

Ces phénomènes représentent une menace pour la paix et la stabilité internationale et un danger pour les relations de coopération aussi bien dans la région que dans le monde, a-t-il averti.

A ce propos, le chef de l’Etat a mis l’accent sur l’impérieuse nécessité de conjuguer tous les efforts pour élaborer les stratégiques adéquates afin de faire face à ces phénomènes, d’en contenir les conséquences et de venir à bout de leurs causes profondes.

Par ailleurs, Caïd Essebsi estime important de mettre fin aux climats de tension qui prévalent en Libye, en Syrie et au Yémen et de hâter le processus de règlement politique de ces crises conformément aux références onusiennes et régionales convenues.

“Une telle démarche ne peut que rétablir la stabilité dans ces pays, mettre fin à la souffrance humanitaire de leur peuple, jeter les bases d’un climat régional favorable à la coopération arabo-européenne et empêcher les organisations terroristes et criminelles à exploiter tout état de trouble ou de dérive pour verser dans leurs activités et menacer les pays et les peuples de la région”, a-t-il souligné.

D’autre part, le président de la République a souligné la nécessité pour les espaces arabe et européen de poursuivre le dialogue, sur la base du principe de la responsabilité et de la confiance mutuelle, meilleurs moyens pour lutter contre la migration irrégulière.

A ce propos, il a jugé indispensable de mettre en place une stratégie préventive qui implique à la fois les pays d’origine, de transit et de destination et de renforcer les efforts de développement économique, social et technologique dans les pays de la rive sud de la méditerranée, de manière à réduire le taux de chômage et à augmenter les taux de croissance.

Il a également recommandé d’identifier les méthodes appropriées pour favoriser la migration organisée qui, a-t-il dit, représente l’un des vecteurs du développement solidaire et un facteur essentiel pour garantir la stabilité économique et social.

Sur un autre plan, Caïd Essebsi a mis l’accent sur la nécessité de renforcer la coopération entre les établissements éducatifs et culturels et les composantes de la société civile dans les pays arabes et européens et d’intensifier l’échange d’expériences et d’expertises dans les domaines de la jeunesse et de l’autonomisation de la femme, de manière à contribuer à mieux immuniser les sociétés et à consacrer les valeurs d’ouverture, de tolérance et de compréhension entre les peuples des espaces arabe et européen.

Le président de la République a réitéré la ferme détermination de la Tunisie à continuer d’apporter sa contribution positive au renforcement de ce dialogue et à la consolidation des relations de partenariat entre le monde arabe et l’Europe dans tous les domaines en vue d’édifier un espace commun de coopération, stable politiquement et prospère économiquement, un espace sûr et pacifique marqué par la diversité culturelle et les relations humaines.