“Il faut accepter l’idée que certains de nos barrages approchent de la fin de leur durée de vie”, a souligné lundi 25 février à l’agence TAP, le secrétaire d’Etat chargé des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Abdallah Rabhi, en réponse à une question sur les mesures entreprises par le ministère de l’Agriculture pour faire face au phénomène de sédimentation qui réduit graduellement la capacité de stockage des barrages.
Rabhi a expliqué que “la sédimentation est un phénomène très complexe, qui résulte de l’accumulation, au niveau des barrages, des sédiments provenant de la forte érosion des bassins versants”.
“Pour atténuer ce phénomène, nous essayons souvent au moment des crues, de chasser les vases par des manœuvres de dévasement. Deuxièmement, nous sommes continuellement à la recherche des solutions à même de renforcer la conservation des eaux et des sols au niveau des bassins versants”, a-t-il affirmé.
“Cependant, il faut accepter l’idée que certains de nos barrages approchent de la fin de leur durée de vie, et qu’il va falloir penser à les refaire. Et c’est ce que nous sommes en train de faire au Kef, à travers le projet du barrage Mellègue 2 qui va remplacer l’ancien Mellègue” a-t-il soutenu.
Et de poursuivre ” contrairement à ce que pensent certains, on n’a pas la possibilité d’engager des travaux de curage au niveau des barrages. Aucun pays au monde ne le fait, d’abord parce que c’est très coûteux financièrement, deuxièmement parce qu’il est difficile de trouver un emplacement pour les centaines de milliers de tonnes de sédiments qui se trouvent dans ces ouvrages”.
Toujours selon le secrétaire d’Etat, “des recherches sont engagées au Japon pour étudier la possibilité d’exploiter les sédiments des barrages dans le domaine de la construction, mais cela reste au stade des recherches. En Tunisie, nous avons lancé une étude qui va nous permettre de mesurer la faisabilité de chasser les sédiments du Barrage de Sidi Salem, à travers des galeries qui longent le corps du barrage”.
Rabhi a par ailleurs indiqué que les réserves en eau actuellement disponibles dans les barrages sont de l’ordre de 1,726 milliard de m3. Le taux de remplissage de Sidi Salem est de l’ordre de 93%.
Revenant à la la nouvelle méthodologie pluriannuelle d’allocation des ressources en eau destinées à l’irrigation mise en place par le département agricole, le secrétaire d’Etat a ajouté qu’elle se base, en outre, sur le transfert en continu des eaux de l’extrême nord à travers l’axe Sidi El Barak-Sejnane-Joumine. Le barrage de Sidi Salem n’étant plus en mesure de satisfaire, à lui seul la demande.
“Malgré sa facture énergétique très lourde, ce transfert permettra la jonction des deux grands systèmes hydrauliques du pays, celui de la Medjerda et celui de l’extrême nord et de répondre à terme aux besoins en eau du pays”, a-t-il conclu.