Plusieurs difficultés d’ordre techniques et juridiques expliquent l’absence de décision de la Banque centrale de Tunisie (BCT) de retirer de la circulation le billet de 50 dinars pour limiter l’économie parallèle.
Selon un document de la BCT, une période entre 4 et 6 ans est exigée pour imprimer de nouveaux billets moyennant un coût de 200 millions de dinars.
Le gouverneur de la BCT s’est appuyé sur ce document dans sa réponse, lundi 25 février, aux questions des députés lors d’une plénière, pour expliquer la décision de la BCT d’augmenter le taux directeur de 100 points de base, passé de 6,75% à 7,75%.
D’après le gouverneur de la BCT, plusieurs pays, à l’instar l’Inde et le Venezuela qui ont adopté la même démarche, n’ont pas enregistré des résultats probants en la matière.
Selon le même document, la BCT a déjà pris des mesures nécessaires pour lutter contre l’économie parallèle et limiter l’exploitation de la monnaie dans les opérations de paiement.
Il a indiqué que l’Institut d’émission œuvre actuellement, en collaboration avec les différents intervenants dans le système de paiement, à favoriser le développement du paiement électronique (paiement par téléphone mobile, cartes bancaires, internet).
“La BCT est en train d’examiner la possibilité de réduire le tarif des services bancaires relatifs au paiement électronique afin d’inciter les citoyens à entreprendre des opérations de paiement électronique et de limiter l’exploitation de la monnaie dans les opérations de paiement”, a souligné le gouverneur de la BCT.
La BCT œuvre, en outre, à accélérer la préparation d’un arrêté concernant la mise en place d’un cadre juridique organisant le contrôle des systèmes et des moyens de paiement.
A rappeler que la BCT a publié l’arrêté n°7 de l’année 2018, portant sur la pratique de l’activité de change manuel par les personnes physiques à travers l’ouverture des bureaux de change, ayant pour objectif de transférer une partie des devises sur le marché parallèle vers le secteur bancaire.
Un autre arrêté n°16 pour l’année 2018 a été publié qui stipule les règles organisant l’activité des sociétés de paiement en vue de renforcer l’exhaustivité financière, de consolider la compétitivité sur le marché financier et de contribuer à lutter contre l’échange de l’argent en espèce.