” L’inflation reste l’ennemi numéro un de la stabilité économique “, a affirmé, lundi en plénière, le gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) Marouane Abbassi, ajoutant que ” si le gouvernement ne prend pas la décision à temps, au moment opportun, les impacts économiques seront désastreuses “.
Répondant à deux questions qui ont retenu l’attention de l’opinion publique et qui concernent le recours de la Banque centrale de Tunisie (BCT) à l’augmentation du Taux d’intérêt Directeur et le glissement du dinar, il a expliqué la décision relative à l’augmentation du taux directeur de 100 points de base, par l’amplification des pressions inflationnistes.
“A cause du rythme ascendant de l’inflation au cours de la période 2015/2016, nous nous sommes retrouvés dans une zone négative “, a indiqué Abassi, ajoutant que le conseil d’administration de la BCT a, justement, pris la décision d’augmenter le taux directeur afin d’éviter une inflation à deux chiffres “.
Le gouverneur de la BCT a également évoqué le lien étroit entre l’inflation et la consommation des produits importés, ajoutant que ” les pays exportateurs sont les bénéficiaires et non pas la Tunisie, d’où la nécessité de maîtriser la consommation de ces produits importés “.
S’agissant de la dégradation de la valeur du dinar par rapport aux devises étrangères, le gouverneur de la BCT l’a expliqué par la baisse des exportations (industries mécaniques et électriques, énergie, phosphates et dérivés).
Il a, dans le même cadre, rappelé que la production de phosphates a diminué à 3300 tonnes en 2018, contre 8000 tonnes en 2010. Du coup, le déficit de la balance énergétique s’est dégradé de 605 MD à plus de 5 mille millions de dinars, sans omettre l’amplification du déficit de la balance commerciale à plus de 19 milliards de dinars.
Pour ramener l’inflation à des proportions raisonnables, il faudrait adopter des politiques économiques axées sur l’économie productive et la consommation des produits ” made in Tunisia “, a souligné le gouverneur de la BCT.