L’importance des supports numériques dans l’étude de l’histoire contemporaine et les défis rencontrés par les historiens, ce sont les principaux thèmes débattus au cours de la table ronde organisée mardi 26 février au Musée national du Bardo, sur “La recherche historique en Tunisie à l’ère du numérique”.
Ainsi, le directeur de l’Institut supérieur d’Histoire de la Tunisie contemporaine (ISHTC), Ali Taïeb, a souligné l’importance des documents numériques comme source d’étude de l’histoire contemporaine. Avant de préciser que l’ère du numérique et la démocratisation des moyens de communication ont facilité l’accès à l’information et à la documentation.
Le directeur de l’ISHTC a par ailleurs indiqué que le flux des informations et la difficulté de vérifier les sources imposent au chercheur de prendre du recul dans le traitement scientifique des supports numériques.
Dans son intervention intitulée “Archives numériques: enjeux de recherches et nouveaux champs de réflexion”, le professeur Marouane Ajili a fait savoir que les nouveaux moyens de communication ont ouvert de nouvelles perspectives de recherche en particulier pour ceux qui s’intéressent à l’histoire récente de la Tunisie (17 décembre 2010-14 janvier 2011).
Ajili a dans le même contexte relevé que les nouveaux moyens de communication ont instauré une nouvelle forme de réflexion et une nouvelle forme d’aborder l’histoire contemporaine, expliquant que les chercheurs s’intéressent de plus en plus aux motivations des producteurs d’information et non aux causes.
Parlant des défis rencontrés par l’historien, l’historienne Amira Aleya Sghaier a évoqué sa propre expérience dans l’analyse de l’histoire récente. Il a insisté sur l’importance de la webographie comme source d’information et d’analyse.
“L’ère du numérique impose aussi aux chercheurs d’acquérir de nouvelles compétences afin de vérifier la véracité des informations et détecter ainsi les fake news”, a-t-elle encore ajouté.
Pour sa part, l’enseignante à l’Institut de Documentation de Tunis, Aida Chebbi, a mis l’accent sur l’importance de l’archivage du web et des pages militantes de la période de la révolution du 14 janvier 2011 en soulignant la difficulté de cet archivage face au caractère de l’information et des sites.
Cette table ronde s’inscrit dans le cadre du programme des activités autour de l’exposition Before the 14th “Instant tunisien” qui se tient au Musée du Bardo du 14 janvier au 31 mars 2019.