“Les jeunes sont aujourd’hui l’élément d’espoir pour l’économie tunisienne”, estime Antonius Verheijen, responsable des opérations la Tunisie au sein de la Banque mondiale, soulignant que la relance de l’économie tunisienne ne peut se faire sans se baser sur les petits projets et les jeunes startuppeurs.
Intervenant lors des Rencontres l’Economiste Maghrébin-Banque mondiale Tunis, placées sous le thème “Economie 4.0 : Innovation – Startups – Entrepreneuriat”, le responsable a fait savoir que les start-up permettront de développer de nouvelles activités innovantes, en faveur de l’économie du pays.
Ainsi, il a appelé à la création d’une nouvelle génération de start-up, ce qui constitue en lui-même un signal fort aux investisseurs, puisqu’il prouve “l’engagement de la Tunisie dans la voie de l’innovation”.
Dans le même contexte, il recommande de concevoir un cadre juridique adéquat pour ce genre de projets, ainsi que de convaincre les banques à s’engager davantage dans le financement de ces activités.
Partageant ce même point de vue, Tarek Chérif, président de la Conect, aappelle au lancement de fonds d’investissement dans les régions à même de profiter aux jeunes entrepreneurs, aux startuppeurs et aux projets innovants des financements nécessaires.
Pour ce qui est des procédures administratives, Chérif a pointé du doigt “un problème de crédibilité et d’efficacité de l’administration tunisienne”, réitérant “qu’avec l’urgence de la situation économique, il faut que l’administration respecte les délais des réformes et des actions qu’elle projette de réaliser”.
S’agissant du cadre réglementaire, il appelle à “faciliter les choses, à appliquer les lois existantes et à examiner en urgence les projets de loi à caractère économique”.
Pour lui, il est nécessaire de faire connaître les success-story, dans le dessin d’encourager les jeunes à lancer leurs propres projets, signalant que beaucoup d’entre eux sont attirés par le marché parallèle, au vu qu’il “est plus rentable”.
Participant à cette rencontre, la ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Saïda Ounissi, a fait savoir que l’entrepreneuriat demeure la meilleure alternative pour les jeunes diplômés. Elle a fait savoir ainsi qu’entre 9 et 10% de ces derniers décident de se lancer dans l’aventure d’entrepreneuriat, une fois qu’ils ont eu leurs diplômes.
La ministre a saisi, ainsi, cette occasion, pour passer en revue les grands axes de la stratégie nationale d’entrepreneuriat, dont notamment la conception d’actions visant à inculquer la culture d’entrepreneuriat chez les enfants et les jeunes, à travers le lancement de clubs d’entrepreneuriat dans les établissements éducatifs et les centres de formation professionnelle, et ce, en collaboration avec le ministère de l’éducation.
D’autres axes ont été évoqués par Ounissi, à savoir la mise en place de mesures permettant de réduire les barrières à l’accès aux financements, via le lancement de financements solidaires en coordination avec l’UTAP, l’UGTT, l’UTICA…
Il s’agit en outre de faire profiter les start-ups de marchés publics, grâce à des collaborations entre ces dernières, d’une part, et les départements ministériels (ministère de l’équipement, de l’environnement…), d’autre part.
De son côté, le ministre de l’Industrie et des PME, Slim Feriani, a fait savoir que la stratégie industrielle en Tunisie, qui s’est inscrite d’ores et déjà dans la 4ème révolution industrielle, vise à consolider les industries traditionnelles comme les industries agro-alimentaires, mais aussi à développer les secteurs innovants et à haute valeur ajoutée.
“Cette stratégie repose sur quatre principaux axes, à savoir la compétitivité, l’impulsion de l’investissement, la promotion des créneaux porteurs et la promotion de la Tunisie en tant que hub industriel et technologique…”, a-t-il noté.