Selon un nouvel indice de la Banque mondiale présenté dans le rapport “Les Femmes, l’Entreprise et le Droit 2019 : une décennie de réformes”, publié récemment, la Tunisie occupe le 2ème rang dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) en matière d’inclusion économique des femmes, avec un score de 58.75 sur 100 points.
Elle est devancée par le Maroc qui récolte un score de 73.13 sur 100 points, mais devant l’Algérie (57.50).
Ceci dit, à l’échelle mondiale, la Tunisie n’arrive qu’à la 155e place sur 187 pays analysés.
D’après cette étude qui couvre une période de 10 ans, les femmes tunisiennes ne bénéficient que de la moitié des droits des hommes (58%), ce qui les empêche d’accéder à l’emploi ou de créer une entreprise et de prendre des décisions économiques les plus adaptées pour elles et leurs familles.
Ce nouvel indice évalue les étapes importantes de la vie professionnelle d’une femme, du premier emploi à la pension de retraite, ainsi que les protections juridiques associées à chacune de ces étapes.
La liberté de circulation, la possibilité de créer une entreprise sans l’accord d’un tuteur, l’exercice de fonctions égales aux hommes et la protection contre le harcèlement sexuel, figurent parmi les principaux domaines mesurés par l’indice.
Les économies de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord ont introduit 19 réformes, indique le rapport, précisant que la région affiche le score moyen le plus faible en matière d’égalité hommes-femmes avec un indice de 47,37.
Les six pays ayant obtenu la note maximale de 100 points sont la Belgique, le Danemark, la France, la Lettonie, le Luxembourg et la Suède, signe qu’ils reconnaissent les mêmes droits aux femmes et aux hommes dans les domaines analysés.
D’après le rapport de la Banque mondiale, nombre de femmes continuent de se heurter à des lois et réglementations discriminantes à toutes les étapes de leur vie professionnelle: 56 économies (toutes régions du monde et tous niveaux de revenu confondus) n’ont adopté aucune réforme en dix ans pour améliorer l’égalité des chances entre les sexes.
“Les progrès sont là, mais ils sont encore trop lents, car 2,7 milliards de femmes se heurtent toujours à des obstacles juridiques qui limitent leurs options par rapport aux hommes. Nous devons absolument démanteler les barrières qui empêchent les femmes d’aller de l’avant et ce nouveau rapport devrait nous permettre de prouver que les réformes sont possibles, et d’accélérer le changement”, estime Kristalina Georgieva, présidente par intérim du Groupe de la Banque mondiale, citée par un communiqué de l’institution financière internationale.