Le président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC), Chawki Tabib, a pressé mardi la présidence du gouvernement de publier les décrets réglementaires relatifs à la loi sur la dénonciation de la corruption et la protection des lanceurs d’alerte pour faciliter le travail de l’Instance.
Bien que ces décrets ne soient pas publiés, l’Instance s’est aventurée à appliquer la loi sans attendre leur publication, a-t-il souligné lors d’une conférence organisée à Tunis, à l’occasion du deuxième anniversaire de la promulgation de la Loi sur la dénonciation de la corruption et la protection des lanceurs d’alerte.
Ces décrets seraient probablement publiés dans les prochains jours, surtout que la présidence du gouvernement a consulté l’Instance au sujet de certains points en rapport avec ces décrets, a-t-il espéré.
” Depuis la promulgation de la loi en question en mars 2017, l’INLUCC a reçu 437 demandes de protection, dont 301 ont été tranchées, alors que les 136 restants ont été examinées dans le cadre de la Commission mixte (INLUCC et présidence du gouvernement) et qui concernent les demandes présentées avant la promulgation de la loi “, a-t-il souligné.
Quelque 17 lanceurs d’alerte et 4 structures publiques (qui ont répondu favorablement aux décisions de protection et régularisé la situation des dénonciateurs) ont été honorés lors d’une cérémonie marquant la célébration du deuxième anniversaire de la promulgation de la Loi sur la dénonciation de la corruption et la protection des lanceurs d’alerte.
” Ce sont les structures publiques qui auraient dû honorer les leurs, dans la mesure où elles sont les premières bénéficiaires d’une telle action “, a laissé entendre Chawki Tabib.
” Au lieu d’harceler les lanceurs d’alerte, les structures publiques devraient dénoncer les fonctionnaires véreux “, a-t-il souligné.
D’après Tabib, ” le nombre des femmes parmi les lanceurs d’alerte est inférieur à celui des hommes, dans la mesure où les femmes sont plus exposées à l’harcèlement que les hommes “.
A ce propos, il a appelé les médias et la société civile à se mobiliser pour dénoncer tout acte d’harcèlement à l’encontre des dénonciatrices.